Bédéiste et illustrateur de Québec, Richard Vallerand tourne la page de sa BD Les Laborats pour explorer le thème de la chanson en chroniques dessinées.
Par Estelle Lévêque
Depuis dix ans, Les Laborats de Richard Vallerand habitent les pages du magazine Curium. Après le monde des arts visuels, de l’animation, du jeu vidéo, Richard Vallerand s’investit aujourd’hui dans la bande-dessinée québécoise. Depuis les locaux de la shop à bulles, il a donné vie, entre autres, à ces rats de laboratoires, curieux d’étudier les habitudes humaines.
En parallèle, le dessinateur a travaillé aux côtés d’André-Philippe Côté, pour Automne Rouge, de Sylvie Roberge et Robert Piché pour Le vol TS-236 ou, plus récemment, de Normand Grégoire, pour Arthur Leclair, projectionniste ambulant.
Des rats à la musique
Au fil des publications de Curium, comme des tomes publiés aux éditions Michel Quintin, Radon et Radium, les Laborats, s’interrogent sur des sujets variés. L’ADN, les réseaux sociaux, les planètes ou encore les rêves ; en deux pages, Richard Vallerand vulgarise un des sujets choisis, parfois par les lecteurs eux-mêmes.
« En travaillant avec des élèves, lors d’ateliers dans des classes par exemple, ils me proposaient des sujets auxquels je n’avais jamais pensé. Par exemple, la dépression, l’anxiété, des sujets proches de la santé mentale qui les touchent », commente le dessinateur et scénariste.
Toutefois, dernièrement, Richard Vallerand a rencontré l’envie de nouveaux défis. Aussi, il se lance depuis peu dans un projet inédit, autour du thème de la musique. « [Avec la rédaction de Curium], on est allés vers le concept de la playlist, qui met en scène des personnages qui parlent de chansons. Ils explorent la poésie, le message qui est transmis à travers telle ou telle chanson. »
Un nouveau défi
Pour cette nouvelle bande dessinée, les personnages créés par le dessinateur incarnent des jeunes au cégep, afin de s’adresser à une tranche d’âge un peu plus âgée que celle des Laborats. Aussi, Richard Vallerand s’oriente vers un style graphique semi-réaliste, qui s’éloigne du style cartoon.
« J’ai vraiment beaucoup de plaisir à travailler sur ce projet. Je me rends compte à quel point la musique est importante dans nos vies, et comment la chanson nous parle, à tous les âges. » Tout en valorisant la musique francophone, le scénariste explore des styles musicaux variés, sans s’imposer de limites.
« Je m’amuse à aller chercher un répertoire assez vaste. Quand j’étais au secondaire, je trouve que les goûts musicaux étaient très cloisonnés. Si tu écoutais de la pop, tu n’écoutais pas de métal. Aujourd’hui, j’ai l’impression que tu peux écouter du rap, comme du Joe Dassin ou du Taylor Swift. »
À raison d’une chronique par mois, la nouvelle bande dessinée de Richard Vallerand et du magazine Curium débutera sa publication au mois de mai.
Pièce de théâtre et scénario
En plus de ses chroniques dessinées et d’illustrations pour le milieu culturel, Richard Vallerand travaille présentement sur deux projets de longue haleine. Le premier, auquel il s’attèle depuis plusieurs années, est l’adaptation en bande-dessinée du scénario Les bons débarras, de Réjean Ducharme. Le texte, sorti sur écrans en 1980, est l’un des rares du dramaturge à ne pas avoir fait l’objet d’une publication littéraire.
« C’est un texte dont j’adore les dialogues, je les trouve drôles et encore tellement d’actualité. L’idée va être de respecter le texte le plus possible, de cet auteur que j’aime beaucoup », commente Richard. Pour cette bande dessinée, le bédéiste pense reprendre ses pinceaux pour aller vers un dessin à l’aquarelle.
Enfin, Richard Vallerand terminera bientôt sa bande dessinée tirée de la pièce de théâtre Foreman, scénarisée par Charles Fournier, aux Éditions de la Bagnole.
Commentez sur "Richard Vallerand explore de nouvelles mélodies"