Charlesbourg — Les artistes formés par l’organisme Le Sillage triment dur pour pouvoir exposer leur œuvres lors de leur vernissage, le 28 mai, ou être prêts à présenter la chorégraphie de danse qui accompagnera l’exposition. Le Sillage offre des activités de loisirs adaptés à caractère éducatif, culturel et social aux personnes en situation de handicap depuis plusieurs années, comme des ateliers d’art inclusif.
Le Sillage, un organisme régional au service des personnes avec handicap
Le Sillage est né de la fusion de l’Association des Personnes Handicapées de Charlesbourg (APHC) et de la corporation Les Jeunes Handicapés de Charlesbourg (JHC) en avril 2022. Ces deux anciens OBNL ont été créés dans les années 80 pour offrir des activités de loisirs pour les personnes qui présentent un handicap intellectuel &/ou physique. « Le Sillage, c’est le chemin à suivre, défini par l’organisation (notre navire). Nous voulons inspirer nos collaborateurs de tout type à suivre ce chemin, ce Sillage, de manière à se laisser eux-mêmes inspirés, touchés et impliqués par notre offre d’activités de loisirs », lisons-nous sur leur site web. L’OBNL regroupe désormais une clientèle régionale — certains de leurs clients viennent, par exemple, de Saint-Augustin.
Les artistes peintres
Chantal Girard, l’une des artistes inscrites au cours du Sillage, est une cliente fidèle : « Ça fait quasiment trois ans que je peins ici. J’ai fait neuf toiles. J’ai peint des colombes, des dauphins, un oiseau… » Les animaux sont ses sujets artistiques favoris, tandis qu’une autre peintre, installée à la table voisine, se concentre plutôt sur les paysages champêtres.
« J’aime ça, la peinture, c’est mon loisir préféré. Ça me relaxe, c’est un temps que je prends pour moi », souligne Mme Girard.
Josée Landry-Gagnon, directrice générale du Sillage, insiste : « Nos clients vivent la même chose que quelqu’un qui n’a pas de handicap. Il y a des frais d’inscription comme pour n’importe quel cours, et un vernissage à la fin de l’année. »
Un vernissage à venir, spectacle de danse compris
« On invite le grand public à venir voir le vernissage du 28 mai. Peu importe notre différence, on est capables de faire de l’art ! » s’exclame Mme Landry-Gagnon.
L’évènement se déroulera sur la scène Lebourgneuf. Y seront servis des cocktails non alcoolisés, des petites bouchées et des cakes-pop. Mme Landry s’attend à environ 200 personnes. Tous les partenaires sont invités, les amis, la famille, et les amateurs d’art. « C’est notre première édition à grand public », souligne-t-elle avec fierté, avant d’être coupée par l’une des peintres à l’œuvre : « Monsieur le maire, il vient-tu ? » Mme Landry-Gagnon souligne qu’il serait plus que le bienvenu, évidemment, d’autant plus que la salle Lebourgneuf est accessible par des pistes cyclables.
Les toiles seront à vendre, au bénéfice du Sillage.
À 19h, une chorégraphie de danse exécutée par un autre groupe du Sillage ouvrira le spectacle. La chanteuse Katee Julien performera ensuite le temps de quelques morceaux.
Cours de danse
À côté de la salle de peinture se déroule une pratique de danse, la dernière avant le spectacle. Mélanie, la professeur, s’investit beaucoup auprès de ses élèves. Par exemple, Mme Landry-Gagnon indique que Mélanie a payé de sa poche l’inscription d’un client qui n’avait plus les moyens d’assister aux cours. « La musique, on voit que ça transporte tout le monde. On vit de grosses émotions pendant les cours de danse », souligne-t-elle. « On voit la différence.J’ai vraiment l’impression que cette activité-là ramène des souvenirs d’on sait pas où. Les rythmes ramènent des émotions. On est juste entre nous autres, on pense à rien d’autre — moi la première. »
L’art, source de bien-être
L’art participe à favoriser l’inclusion sociale des personnes avec handicap, tout en augmentant de beaucoup leur estime personnelle : « L’expression artistique contribue à l’épanouissement humain : sauf à s’en remettre à quelques idéologies extrêmes, le fait est universellement reconnu. La possibilité de laisser cours à son imagination et sa sensibilité artistiques, et de les exprimer prend ainsi place parmi les facteurs essentiels du bien-être humain dans l’une des théories de la justice sociale et du développement humain les plus influentes aujourd’hui. » (Leyens et al., 2016)
Sources
Leyens, S., Gernay, M., Mercier, C. & Schumacher, C. (2016). Art, handicap mental, reconnaissance sociale. La Revue Nouvelle, 3, 56-62. https://doi.org/10.3917/rn.163.0056
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