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Laurianne Imbeau a les deux pieds dans l’eau, mais la tête aux Olympiques

Laurianne Imbeau est originaire de Loretteville et fait partie des 12 méritantes au pays qui se sont taillées une place au sein du programme de l’équipe nationale de natation artistique. Récemment qualifié pour les jeux Olympiques de Paris, le groupe s’entraine en vue de ce grand rendez-vous. La nageuse de 20 ans a débuté son apprentissage de la discipline à l’âge de sept ans. Elle a aussi fait ses classes au sein du club, Québec Excellence Synchro (QES), auquel elle demeure toujours attachée. En dépit d’un emploi du temps chargé, la jeune femme a accepté de patauger quelques instants avec nous, le temps d’une entrevue durant laquelle elle n’a heureusement pas retenu son souffle.

 Matin Claveau

-Qu’est ce qui a été le plus déterminant dans ton parcours pour te rendre à l’équipe nationale?

 Je dirais que j’ai vraiment commencé à « tripper » sur la synchro quand je me suis retrouvé au secondaire, en sport études, à l’école Cardinal Roy.  L’horaire était parfait pour moi. Je pratiquais un sport que j’aimais et en plus en plus je pouvais aller à école. Alors je crois bien que ce fut la chose qui fut la plus déterminante pour moi de pouvoir partager ainsi mon temps entre l’école et le sport.

-Croyais-tu que tu pourrais te rendre aussi loin que ça en natation artistique quand tu étais jeune?

 Pas vraiment, je dirais que je devais bien avoir un peu de potentiel, mais je crois que j’étais une fille comme les autres qui s’entrainait avec les autres. Par exemple, je n’ai jamais fait d’équipe du Québec et je ne me classais pas si forte que ça au niveau national à mes débuts dans cette catégorie. Dans mes premières années, je crois que j’aimais juste ça nager, J’ai juste persévéré assez longtemps alors je me suis améliorée. Le fait d’avoir été aussi bien « coaché » à QES y est aussi sûrement pour quelque chose.

 -Justement quelle a été ton entraîneure la plus marquante?

C’est difficile à dire car chacune ma marqué d’une façon différente. Je dirais Jojo Carier, car elle m’a vraiment donné la flamme pour la synchro, Marie-Hélène Morneau et Marie Renée Blanchet ont aussi toujours été là pour moi et elles m’ont toujours supporté.

 -Ta principale qualité ça serait quoi?

 Je crois que j’ai un bon sens du leadership et que je suis une fille très positive ou en tout cas c’est ce que tout le monde me dit pour me faire plaisir. (rires)

   -Tu as certainement un défaut?  

 Je ne suis pas toujours capable de garder mon calme dans toutes les situations, mais je me soigne et mes amies m’aident beaucoup à me calmer.

 -Parlant de tes amies à qui fais-tu référence?

  Aux autres filles de l’équipe avec lesquelles je m’entraine. Mes meilleures potes sont certainement Jeanne (Boilard), Florence (Tremblay) et Raphaëlle (Plante).   car on se connait depuis longtemps et on vient toutes les quatre du club de Québec, mais je m’entends vraiment bien avec toutes les filles de l’équipe.

 -Est-ce qu’il y a des figures ou des exercices qui te font suer ou que tu n’aimes pas faire à l’entrainement?

-J’ai eu beaucoup de difficulté avec les R7 lorsque les nouvelles règles ont étés installés mais je les contrôle beaucoup mieux maintenant. J’aime pas mal tout de la synchro et je vis ma « best Life »  en ce moment. On s’entraine fort, mais c’est vraiment stimulant et nous sommes quand même chanceuses de pouvoir faire ce que nous faisons. C’est vraiment enrichissant comme expérience.

 -Quels sont tes modèles ou celles qui t’ont inspirées durant ton parcours?

  Au départ, je dirais bien sûr, Sylvie Fréchette, qui a sans doute incité plein de filles à faire de la synchro.  Ensuite, Il y aussi des filles comme Camille Fiola-Dion et Andréanne Côté qui ont eu pas mal d’influence sur moi car je les ai connues et que je les ai vu nager. Leur succès signifiait pour nous toutes que ça se pouvait de se rendre à l’équipe nationale. Plus récemment, il y a bien sûr Jacqueline (Simoneau).

 –Justement, ça n’est pas intimidant de nager avec quelqu’un de ce niveau?  Elle garde son souffle tellement longtemps que ça doit faire capoter tout le monde qui nage avec elle non?  

  En fait, je dirais que c’est plutôt excitant et motivant de nager avec elle. Le fait de la côtoyer tous les jours me donne une perspective différente de la plupart des gens. C’est une fille bien normale et gentille quand on la connait, mais elle travaille excessivement fort et elle nous entraine dans son sillage. Au début, par contre, j’admets que c’était un petit choc de me retrouver dans le même bassin à nager avec elle. Son succès a eu un bel effet sur nous toutes et sur toutes les filles qui font de la synchro par ricochet.  

-As-tu déjà subie des blessures à l’entrainement ou en compétition?

  J’ai déjà subi une petite commotion qui m’a tenue une semaine à l’écart de l’entrainement. J’ai été assez chanceuse de ce côté-là depuis un moment, alors je vais toucher du bois. Nous sommes quand même excessivement bien entourées. Dans une situation où l’on suspecte une blessure, l’athlète est immédiatement pris en charge par le personnel. Ça ne traîne pas car ils interviennent vraiment rapidement.

-Présentement, ta vie ressemble à quoi?

   Ça ressemble pas mal à du 100% synchro car je suis pas mal à l’entrainement à temps plein.  On s’entraine 45h par semaine, six jours sur sept. La seule pause de la semaine que nous avons est le dimanche alors c’est quand même intense notre affaire. Ah oui, je poursuis aussi mes études à distance quand je ne m’entraine pas.

-C’est quoi la journée typique d’une fille qui s’entraine en équipe nationale?

  On se lève quand même assez tôt. Dès 8h du matin, on se rend au gymnase et on fait un peu de musculation. Vers 9:15 on entre en piscine jusqu’à l’heure du diner, puis on prend ensuite une petite pause.  On revient ensuite à la piscine pour faire des routines d’équipes et on termine souvent ça avec de la flexibilité en fin de journée, alors ça fait de bonnes journées.

-Tu habites où en ce moment?

 À Montréal, je vis en appartement avec deux anciennes filles de Québec Excellence Synchro qui sont avec moi sur l’équipe nationale, Jeanne Boilard et Raphaëlle Plante.

-Tu ne t’ennuie pas de t’entrainer à Québec?

  Je m’ennuie des coaches et des autres filles avec lesquelles je nageais à QES. Ça demeure un peu ma famille ce club-là après tout. C’est vraiment là que j’ai grandie dans le sport. Je dois beaucoup à mes entraîneures et aux filles qui nageaient avec moi pour la vie que je mène maintenant. Cela dit, je ne suis pas si loin que ça, car je suis quand même en contact avec le club par ma sœur, Amélia, qui y nage encore avec les 16-20 ans au niveau provincial.

-Les Olympiques, c’est un gros défi quand même, comment tu vois ça?

 C’est vraiment incroyable de penser que nous y serons et que nous avons réussi à nous qualifier. Il y avait quand même pas mal de monde qui ne nous voyaient pas là. Alors c’est un peu comme un rêve éveillé tout ça.

-As-tu l’intention de continuer longtemps?

En tant que nageuse nous atteignons possiblement notre « peak » entre 22 et 24 ans.  Continuer au-delà de 29-30 ans devient difficile physiquement sauf peut-être pour une fille comme Jacqueline qui est une machine.

 –Est-ce que tu trouves le temps d’étudier?

  Oui, je continue mon Cegep, mais je me limite à deux cours par session.  Je suis en science humaine avec mathématiques.

 -Tu aimerais faire quoi après ton aventure en synchro?

   Éventuellement, j’aimerais bien devenir criminologue, car j’ai toujours été fasciné par cette profession.

-En compétition, quelle équipe adverse trouve tu la plus impressionnante à voir?

  Je dirais que les filles de la Chine sont probablement les plus impressionnantes à regarder, elles sont dans une classe à part, mais on travaille fort pour les rattraper.

-Depuis que tu nage au niveau international, as-tu développé des affinités avec des nageuses d’ailleurs?

  Non, malheureusement car on n’a pas tant de temps que ça pour parler aux filles des autres pays, car nous sommes un peu toutes dans nos bulles en compétition.

-Est qu’il y a un conseil que tu aimerais donner aux plus jeunes qui aimeraient suivre tes pas?

 Je leur dirais de garder la tête haute peu importe la situation. Il va toujours avoir des jours plus difficiles et des nouvelles moins plaisantes à entendre.  J’ajouterais aussi de ne pas n’oublier tout le chemin parcouru et le chemin qu’il leur reste à parcourir. 

En vitesse

 -Quel est ton souvenir de compétition le plus marquant?

 -Lorsque moi et ma « duette »  Jeanne Boilard avons gagné les championnats canadiens en duo en 2021. 

-Ta piscine préféré?

 La piscine Jean-Drapeau à Montréal et celle du le PEPS à Québec.

-Ton voyage le plus marquant?

Définitivement les championnats du monde à Doha puisque c’est la que nous nous sommes qualifiés pour les olympiques! 

-Les meilleurs maillots de bain c’est quoi?

Les meilleurs maillots d’entraînements sont sans contredit les maillots de marque Jolyns. 

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