Par David Lemelin
Déjà, les noms circulent pour tenter de savoir qui sera de la course à la mairie de Québec, en novembre 2025. C’est un sport national (même mondial) que celui de jouer à la devinette.
Alors, qui?
Il faut dire que plonger en politique est déjà, à la base, un gros pari, voire un gros risque. Certes, ça n’a sans doute jamais été parfaitement aisé, mais étant donné le pouvoir contaminant des réseaux sociaux, plusieurs pourront passer leur tour, estimant ne pas avoir à se taper ce qui est devenu, pratiquement, un sport extrême. Il faut avoir la couenne dure et une carapace à toute épreuve pour accepter sans broncher son lot quotidien d’invectives et de messages haineux gratuits. Plusieurs penseront, à juste titre, qu’ils n’ont pas à subir ça.
Et puis, pour en ajouter une couche au défi, il faut savoir que le palier municipal est le plus stable. En résumé : pour battre un maire sortant, il faut un contexte particulier ou une candidature d’une exception exceptionnelle (pour faire exprès dans le rarissime de la situation). Oui, ça arrive. Coderre a été battu. Mais, Montréal n’a pas la même dynamique qu’ailleurs. Et puis, Coderre… il s’est aussi battu lui-même, tant il est caricatural.
À Québec, Marchand a beau s’être fait tasser dans le coin par Legault quand il lui a retiré le contrôle du tramway, on peut critiquer son leadership manquant largement de fermeté, il reste qu’il n’y a rien dans le ciel qui indique l’affaissement. Donc, pour le battre, ça prendra : soit un scandale, soit une candidature de premier plan.
Pour l’instant, rien de tout cela n’est sur le radar. Il y a des noms qui circulent, mais « rien pour nous jeter en bas de notre chaise », comme me disait l’ami Philippe, à la radio. Jackie Smith est la seule déjà officiellement annoncée, mais son électorat très concentré ne lui offre aucune perspective sérieuse. Le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, y réfléchit, ralenti par des considérations familiales (et il a bien raison!), mais probablement encore plus par la taille du défi qu’il mesure sans doute très bien. Reste Patrick Paquet qui n’est pas taillé pour le boulot et il le sait : il annonce déjà être prêt à laisser la place à une candidature de prestige.
À l’externe, on évoque les noms de Sam Hamad — comme une mauvaise nouvelle qui revient nous hanter —, ou encore Nathalie Normandeau, dont la sortie de la vie politique (comme celle de Hamad) nous rappelle une époque où le financement et les mœurs politiques étaient tout autre. On est visiblement rendu ailleurs. Et des boulets comme ça, ça ne coche pas la case d’exception exceptionnelle, pour reprendre mon pléonasme pour le moins douteux.
Alors, conclusion? Si j’avais à parier ce matin, je miserais sur Marchand. Parce qu’il n’a pas d’opposant sérieux et qu’il n’y pas de scandale sur son plateau. Parce que les électeurs municipaux sont fidèles et qu’il en faut beaucoup pour qu’ils aillent voir ailleurs.
Mais, vous verrez. Après deux, encore plus trois mandats, il y aura foule pour lui succéder…
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