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Ruelle, impasses et dommages collatéraux

Julie Bellavance et Mathieu Plamodon, résidents de la ruelle entre la 11e et la 12e rue. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Julie Bellavance et Mathieu Plamodon, résidents de la ruelle entre la 11e et la 12e rue. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Depuis que la 8e Avenue est à sens unique, des riverains d’une ruelle voisine déplorent des dommages collatéraux et espèrent une compensation financière de la Ville de Québec.

Par Estelle Lévêque

Le statut orphelin des ruelles continue de faire des siennes. Dans le Vieux-Limoilou, entre la 11e et la 12e rue, des citoyens se démènent. En effet, depuis le sens unique de la 8e avenue, la circulation sur la 12e rue a augmenté. Ainsi, la ruelle voisine est devenue le raccourci favori de plusieurs automobilistes. 

Pour plusieurs résidents de la ruelle, cette situation vient avec son lot d’enjeux. Notamment, les passages fréquents, la vitesse de circulation, mais aussi les dégâts causés par ce nouveau trafic les préoccupent.

Dommages collatéraux

La complexité qui règne autour du statut des ruelles rend la gestion de la situation difficile. N’étant pas propriétaires du terrain, les riverains de la ruelle font face à des difficultés pour y effectuer des réparations. « On veut faire gratter la ruelle au complet, remettre du gravier, boucher les trous qui sont sur la partie asphaltée avec du ciment », explique un citoyen.

Rappelons que ni la Ville de Québec, ni les résidents du secteur ne sont propriétaires de la ruelle, qui appartient par défaut à Revenu Québec. Pour autant, les travaux nécessaires, estimés à plusieurs milliers de dollars, représentent un coût notable pour les citoyens du secteur. Coût qui, aux yeux de plusieurs d’entre eux, devrait être absorbé par la Ville de Québec.

« On va faire réparer autant que possible ce que l’on peut. Mais ça reste que c’est de l’argent qu’on sort de nos poches, qui est causé par les décisions de la Ville », soutient une résidente, en référence aux changements apportés par la municipalité à la 8e avenue.

Plusieurs tronçons de la ruelle nécessitent des travaux de réparation de l’asphalte. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Compensation financière

Ainsi, les citoyens mobilisés espèrent une solution à court terme. Bien que le statut des ruelles continue de faire débat, ils souhaitent une compensation financière pour les dégâts causés par l’augmentation de la circulation dans la ruelle. « Ça serait la moindre des choses », laisse tomber une citoyenne.

Jusqu’à l’automne dernier, les riverains absorbaient les frais de verdissement et d’aménagement de la ruelle. « On avait juste à s’arranger entre nous avec une cotisation de tout le monde, une journée de cotisation par été, des corvées, … On était capables de gérer et ça se passait relativement bien. » Les projets pour la ruelle ont également reçu un soutien ponctuel de la part de Nature Québec.

Subventions et consultations

La Ville de Québec propose un programme de subvention visant à améliorer les infrastructures des ruelles de la Cité-Limoilou. Toutefois, les travaux envisagés doivent répondre à certains critères pour en bénéficier. Aussi, plusieurs citoyens ayant monté un dossier pour recevoir cette subvention se sont cognés à l’interdiction de faire des travaux dans les ruelles de la part de son tuteur officiel, Revenu Québec.

De ce fait, le versement d’une compensation financière, d’un montant moins élevé mais plus facile à toucher, serait la solution idéale, aux yeux des résidents de la ruelle des 11e et 12e rues. « Ça servirait mieux, ça serait peut-être plus facile en termes de gestion et tout le monde serait plus content. »

Au-delà de la question financière, les citoyens aimeraient être mieux consultés au sujet de décisions qui ont un impact sur la vie des résidents du secteur. « C’est vraiment dommage que la Ville n’ait pas vu venir les impacts qu’on allait avoir. Et que rien n’ait été mis en place pour y pallier », résume une des locataires des appartements qui donnent sur la ruelle.

À long terme

Quant au statut de ces ruelles sans maître, à long terme, les avis divergent. Certains résidents du secteur pensent que les ruelles devraient être municipalisées. D’autres, en revanche, estiment que ce sont les riverains qui devraient les acquérir.

Les citoyens de la ruelle de la 11e rue se sont mobilisés auprès de plusieurs acteurs du secteur. Après avoir informé le conseil de quartier et la Ville via le 311, ils ont contacté les organisations voisines. Ils rappellent ainsi aux citoyens que les ruelles ne peuvent être prises pour des raccourcis.

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