Québec, le 27 mai 2024 – À l’ère de TikTok, du Reel, du Short, bref du très-petit-clip pour une très-petite-capacité-d’attention, le court métrage pourrait-il gagner en popularité ? Plein(s) Écran(s), organisme de diffusion de courts métrages très majoritairement en ligne, se matérialise ce soir au cinéma Beaumont à Québec pour présenter gratuitement 5 films de moins de trente minutes au grand public.
Par Florence Bordeleau
Les courts métrages : le futur de leur grand cousin, le long métrage ?
Ce n’est pas un secret : nous avons de plus en plus de mal à nous concentrer sur une seule chose à la fois – surtout si la chose en question est de longue durée – comme un film. En plein milieu d’une représentation, au cinéma, nul ne s’étonne ainsi de voir, à l’occasion, un voisin sortir son téléphone pour jeter un coup d’œil à son réseau social favori.
Et qu’est-ce qui fait que ce réseau social est si captivant ? Probablement la rapidité à laquelle les éléments sont expédiés, suscitant sans cesse l’intrigue, la surprise, l’émotion et la gratification (par le système de « likes », entre autres). Les films longs seront-ils donc de moins en moins populaires ? Et le court métrage gagnera-t-il au change ?
En tout cas, un fort vent gonfle vigoureusement les voiles du court métrage québécois depuis quelques années. Plein(s) Écran(s), fondé en 2016, a comme mission « la découvrabilité et démocratisation du court métrage en le rendant accessible auprès du plus grand public dans le but d’éduquer, de sensibiliser et de divertir par le cinéma », fait rayonner ce format cinématographique dans la province. « Le court métrage n’est pas facile à voir en salle, mais davantage en ligne – si on sait où aller. Avec Plein(s) Écran(s), on veut que les gens aient envie de chercher les courts métrages », indique Ariane Roy-Poirier, directrice générale et de la programmation de l’organisme.
Dans tous les cas, le court (qui peut être pensé comme une nouvelle par rapport à un roman) reste un véritable objet artistique. Il est loin d’en être à ses premières armes, et n’a plus rien à prouver quant à sa valeur cinématographique.
Bien qu’il s’agisse d’un médium idéal pour les jeunes qui ont peu de budget pour commencer leur carrière, plusieurs réalisateurs chevronnés reviennent à ce format, car il permet l’exploration. De fait, il n’implique pas de pression au box-office.
Par-Court : des soirées-ciné gratuites partout
La projection de ce soir au cinéma Beaumont s’inscrivent dans un programme plus vaste, celui de l’initiative Par-Court, qui en est à sa première édition. Du 21 mai au 6 juin, en effet, Plein(s) Écran(s) visite plusieurs villes du Québec pour présenter, dans différentes salles, cinq courts métrages sélectionnés avec soin. Quatre ont d’ailleurs été en compétition lors du Festival Plein(s) Écrans(s). « Nous avons choisi les plus gros coups de cœur du Festival, les crowd pleaser », souligne Mme Roy-Poirier. À mort le bikini !, court qui « montre bien l’absurdité des normes et des scripts liés à l’identité de genre […] sans pourtant adopter une posture moralisatrice ou accusatrice à outrance » (critique complète à lire ici), s’inscrit, par exemple, en toute logique avec cette volonté de Plein(s) Écran(s) d’offrir une programmation estivale, drôle et légère. Le cinquième court s’intitule Danavan, co-réalisé par Jean-David Rodrigue et Franie-Éléonore Bernier. « Notre but, c’est d’allumer des petites flammes, c’est pour ça qu’on a choisi des films aussi accessibles et le fun. »
L’évènement affiche complet pour ce soir depuis un moment. L’organisme invite, malgré tout, les gens à se présenter : « puisqu’il s’agit d’un évènement gratuit, plusieurs personnes réservent des sièges et ne viennent finalement pas en bout de ligne ».
Le cinéma Beaumont est situé au 541 rue Saint-Vallier Est, à Québec.
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