Selon une nouvelle étude de Québec Internationale – Développement économique, les investissements dans le secteur de la construction de bâtiments à Québec ont grandement diminué. Ces données n’augurent rien de bon quant à la crise du logement qui sévit actuellement dans la ville.
Par Alexandre Morin
Chaque année, les membres de l’équipe des études économiques de Québec International effectuent un bilan des indicateurs économiques de la région. Ce qui marque l’attention de leur rapport de 2023 est sans aucun doute la forte diminution dans le secteur de la construction qu’a connu la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec.
Baisse de la construction résidentielle à Québec en 2023
En 2023, la RMR de Québec a enregistré 4,6 G$ d’intentions de dépenses en construction de bâtiments. Cette somme représente une baisse des investissements de 12,7 % par rapport à l’année précédente. C’est la première diminution enregistrée depuis 2017. Le secteur résidentiel a subi une diminution de 22,4 % des investissements par rapport à 2022, alors que le non résidentiel a seulement fait un bond de 9,4 %. Cette baisse serait due entre autres à la mauvaise conjoncture économique.
Capital de risque et de développement
Bien que les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches représentent environ 14 % du poids démographique de la province, on y retrouve en moyenne seulement 10,3 % du financement en capital de risque du Québec entre 2017 et 2023. Ce manque à gagner dans ce type d’investissement nuit à la productivité et à l’innovation des entreprises d’ici. L’année 2023 a été particulièrement difficile avec une baisse de 39 % de l’investissement en capital de risque, qui est passé de 203,9 M$ à 124,3 M$.
La région peut tout de même se réjouir, car elle continue de se démarquer en capital de développement en ayant eu en 2023 une hausse de 30% des investissements.
Perspectives pour 2024
Le ralentissement dans les investissements, conjugué à une croissance soutenue de l’emploi et à la hausse de l’immigration, entraînera, dans les prochaines années, une augmentation de la demande sur le marché résidentiel à Québec. Le secteur résidentiel sera donc sous pression et aura besoin d’investissements majeurs dans la construction de nouveaux logements. Autrement, les prix risquent d’augmenter significativement ce qui remettra en cause l’accessibilité comme l’abordabilité des logements dans la région.
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