Félix au café Temporel : cheminer dans les rues du Vieux-Québec

Martin Tétu, auteur du roman Félix au café Temporel. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Martin Tétu, auteur du roman Félix au café Temporel. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Avec son roman Félix au Café Temporel, Martin Tétu plonge le lectorat dans une balade à travers une époque et une atmosphère propre au Vieux-Québec.

Par Estelle Lévêque

Au fil des 150 pages de son premier roman publié, Martin Tétu nous emmène à la rencontre de Félix, jeune banlieusard qui se retrouve happé par l’effervescence du Vieux-Québec. Accoudé à ses tables puis affairé derrière son comptoir, il découvre l’âme du café Chez Temporel et avec lui, la culture de son époque.

Félix au Café Temporel décrit les discussions, doutes, joies et préoccupations d’une bande d’amis qui chemine vers une vie d’adulte. Entre les lignes, il dresse le portrait du temps qui passe et qui fait d’une génération ou d’un lieu son caractère unique.

L’âme d’un lieu

Premier à mettre en scène l’institution de la rue Couillard, le roman de Martin Tétu retranscrit avec justesse l’atmosphère du café Temporel. Aux yeux de l’auteur, qui a vécu une quarantaine d’années dans le quartier, le lieu « emblématique » se fait le reflet de « quelque chose de beaucoup plus large que le café en lui-même ».

Point de rendez-vous des artistes, intellectuels et résidents du quartier, le café accueille alors une créativité en pleine ébullition. « Symboliquement, le Temporel et le Vieux-Québec ont cristallisé l’existence d’une force culturelle. À une époque, beaucoup de gens qui venaient dans le Vieux et au Temporel, qu’ils le cherchent ou non, se retrouvaient transformés. »

Martin Tétu, au café Chez Temporel, dans le Vieux-Québec. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Un décor pour touristes ?

Au-delà du café en lui-même, le roman dessine une balade dans les dédales du Vieux-Québec. Fervent pratiquant de l’errance, le personnage emmène le lecteur à ses côtés dans ses marches nocturnes comme diurnes. Truffée de références aux rues, monuments et détails qui font l’esthétique du secteur, l’écriture de Martin Tétu résonne avec beaucoup de réalisme.

De cette manière, le récit témoigne du Vieux-Québec au fil des décennies. Ainsi, l’auteur retranscrit et interroge sa transformation, d’un quartier central de la vie citadine à un quartier touristique

« Un coin sans résidants, le Vieux-Québec ? Un décor pour touristes ? Pourtant, je les vois tous les jours ces habitants, je veux dire, ils viennent déjeuner au Temporel, je les croise dans la rue, la fin de semaine, le café est complètement rempli. »

Extrait de Félix au café Temporel, de Martin Tétu.

Introspection et cheminement personnel

Discret, humble, représentant parfait du syndrôme de l’imposteur, le protagoniste principal embrasse le rôle de narrateur et témoin d’une époque. Au fil de son cheminement personnel, il rencontre la création d’Internet, le manque d’emploi, le référendum de 1995, l’élection de Bill Clinton ou encore l’arrivée des anti-dépresseurs.

« En écrivant le roman, je me suis vraiment replongé dans cette période des années 80 aux années 2000. J’ai revisité, par la même occasion, quinze ans de vie », explique Martin Tétu. Ainsi, il se place comme témoin des changements de la société. « Toutes ces choses-là n’ont pas toujours existé », résume-t-il.

Alors que Félix au café Temporel sera enseigné en littérature au cégep dès la rentrée prochaine, Martin Tétu réaffirme son envie d’écrire sur les rencontres entre les générations. Que l’on ait connu ou non le café Temporel et les dédales du Vieux-Québec, la question du parcours vers l’avenir est universelle, et son chemin est sinueux.

Félix au Café Temporel est un roman de Martin Tétu, publié aux éditions Persona en 2022. L’auteur a publié un deuxième roman intitulé Cindy et Fred, perdus dans les années 80

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