L’élimination des stationnements urbains m’apparait comme un problème qui prend tranquillement des proportions insoupçonnées. Je trouve personnellement que ça va un peu trop vite.
Martin Claveau
Certains considèrent que la transition écologique n’est pas assez rapide et qu’il faut presser le pas pour atteindre nos objectifs de réduction de pollution. « Il nous faut moins d’auto dans nos vies et une des conséquences de ça sera d’avoir moins de stationnements », répètent-ils. C’est envisageable à long terme. Ce n’est toutefois pas une raison pour forcer les choses et éliminer des espaces auxquels les gens sont habitués et pour lesquels on les fait en plus payer de plus en plus cher.
Notre ville se défend toujours de mener une guerre ouverte contre les voitures et les stationnements. Ma perception est plutôt qu’elle leur fait une longue et patiente guérilla. Ainsi, elle élimine les stationnements urbains, un par un, en espérant que ça ne se remarque pas trop. Si moi, ça me choque, alors que je suis plutôt favorable aux transports actifs, il est clair ça déplait souverainement à ceux qui le sont moins. Ça contribue à augmenter la frustration de ces derniers envers l’appareil municipal.
Récemment, je discutais avec quelqu’un qui travaille aux consultations à la ville. Il me mentionnait que, pratiquement tous les sondages, menés récemment, expriment clairement que les citoyens et les commerçants ne veulent pas perdre de stationnements et désirent les conserver.
Pourtant et malgré ce constat, je ne vois que ça près de chez moi, des stationnements qui disparaissent. Pour les détenteurs de vignettes, en ville, il devient de plus en plus pénible de se trouver une place sur la rue.
Présentement, à peu près toutes les raisons sont recevables pour éliminer des stationnements. On ouvre la rue pour régler un problème d’aqueduc, quand on refait le trottoir, on le recadre plus large et on élimine 3 stationnements. On construit un nouveau bloc de 20 logements au coin de la 2e avenue et de la 4e rue, alors on installe une roulotte de chantier sur la rue adjacente et on élimine, du coup, 5 autres stationnements. En créant une piste cyclable sur la 8e rue, on élimine 10 stationnements. On ouvre la 4e avenue pour les travaux du tramway et pouf! Quand on referme tout ça, 12 autres places sont disparues sans cérémonie. Ces exemples sont de mon coin ici, mais le même phénomène se répète un peu partout en ville au point que ça devient une évidence, comme une verrue sur le nez. Pourtant, tous les sondages le disent, les citoyens ne veulent pas perdre de stationnements. Alors je ne sais pas trop pour qui, au juste, on fait tout ça?
Je recommanderais donc à la ville de ralentir un peu la cadence. Si ça va trop vite pour moi, qui comprend le bon sens, la frustration grandissante de mes voisins n’augure rien de bon pour la suite des choses.
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