Une chronique de François Gariépy
Chapeau : C’est une véritable réflexion panquébécoise sur l’immatriculation des vélos et autres véhicules admis sur les pistes cyclables que mes quelques questions à l’endroit du Maire Marchand ont suscité le mois dernier.
Je vous invite à relire ma précédente chronique dans laquelle j’étale la panoplie d’arguments rendant impossible l’immatriculation des vélos, une idée d’abord formulée par Patrick Paquet, le chef d’Équipe Priorité Québec. J’ai d’ailleurs validé informellement avec le chef de police de Québec, le Directeur du SPVQ devrais-je écrire, M. Denis Turcotte lors d’un point de presse concernant le renouvellement de la flotte de véhicule de patrouille de type berline (Ford Crown Victoria ou Taurus ou Dodge Charger) pour de splendides Ford F-150. Il est clair, la police de Québec n’a pas les ressources pour faire respecter une telle réglementation sur l’immatriculation, il y a des criminels à arrêter bien avant. C’est dit, mais la réflexion se poursuit dans le cœur de certains politiciens.
Notamment le chef de l’opposition officielle à Québec, Claude Villeneuve de Québec d’abord m’a surpris avec sa déclaration dans le dossier de l’immatriculation des vélos. Il doute sans dérailler devant l’illogisme de plaquer le vélo d’un enfant de 6 ans, une mesure qui décourage l’utilisation de la bicyclette, mais déclare : «les espèces de fatbike électriques qui te frôle dans les rues et sur les pistes cyclables, les gens là-dessus ne pédalent même-pas, je ne crois pas cela corresponds à la définition de mobilité active… En fait, on est plus proche de la petite moto ou scooter électrique, que du vélo! Eux, j’aimerais bien qu’on ait une réflexion sur le type de plaque qu’on met là-dessus!»
Son raisonnement vaut aussi pour toutes la panoplie électrique. J’imagine que la vacillantes planche à roulette autopropulsée, les indomptables roues giro style Daft Punk et même la fameuse trottinette électrique actuellement au sommet de sa popularité avec des versions «chipées» qui roule à 100km/h sur des roues en plastiques grosses comme des pizza pochettes trônent au sommet de ses préoccupations comme plusieurs citoyens.
À titre de rouleur appréciant la souffrance des longues montées avec en mémoire les conquêtes du Tourmalet, le Col d’Aspin, la Madone et autres Mont-Saint-Anne avec la force que me donne mon précieux Ventolin, je me suis délecté de cette citation de Claude Villeneuve passé inaperçue dans le brouhaha du sujet : « Être debout sur une trottinette, c’est même pas de la marche!»
En 2022, la Ville de New-York a détruit avec un bulldozer une centaine de scooters électriques rapides et dangereux devant les caméras des médias de la grosse pomme, mais aussi des motocross électriques, des speedbikes électriques et de belles trottinettes aussi.
Le message était clair, la faille actuelle dans la législation concernant l’immatriculation de véhicule à moteur électrique léger ne légitime aucun acte criminel comme des accidents avec ou sans délis de fuite impliquant des blessés et parfois des enfants, mais aussi de grands excès de vitesses sur la rue, les trottoirs et les pistes cyclables. Une vidéo facile à trouver.
Dans une autre vie avant la pandémie, j’étais à la représentation pour une marque de vélo électriques française et j’avais la grande région de Toronto à conquérir. Parmi les sujets abordés dans presque tous les bikeshops visités, le phénomène des «ebums» associé au ramassage de cannettes et à la conduite en état d’ébriété. Les fréquents accrochages avec les voitures au centre-ville documentés par la presse locale en témoigne. Au fils des conversations dans les ateliers avec les mécanos, j’ai compris que pour plusieurs alcooliques, c’est l’unique solution de déplacement quand le permis de conduire demeure suspendu lors de récidive d’alcool au volant. On dit souvent qu’on est toujours un peu en retard à Québec, je crois bien que le débat des vélos à assistance électrique versus les motos électriques vient de s’inviter dans la belle province.
Lévis sans fumée
Je ne connais personne qui raffole de respirer la fumée secondaire de cigarette, marijuana ou même la vape gourmande aux biscuits en roulant à fond dans la zone rouge sur une piste cyclable. C’est pourquoi la Ville de Lévis tapisse actuellement les pistes cyclables de St-Nicolas à Lauzon en passant par St-Henri d’un nombre innombrable de dispendieuse pancarte rappelant l’interdiction municipale de fumer et vapoter sur et proche d’une piste cyclable. Intention noble pour un faux problème. Trop rares sont les épisodes de fumée secondaire problématiques pour légitimer un tel effort et j’estime le prix unitaire de tels panneaux à 50$ sans compter la pose par un employé municipale. Pourquoi véhiculer un tel message vasoconstricteur plutôt que valoriser l’histoire de Lévis ou la sécurité sur deux roues ou même mieux indiquer les différentes options qui s’offrent aux cyclistes sur le merveilleux circuit de Lévis? Seul Gilles Lehouillier le sait, lui qui m’a récemment confié vouloir traverser les USA en bonne compagnie sur son vélo l’été prochain.
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