L’organisme Craque-Bitume encourage les jardiniers et écologistes convaincus à poser le « petit geste de plus pour l’environnement » en optant pour le compostage communautaire.
Par Estelle Lévêque
Depuis la mise en marche de la collecte de résidus alimentaires par la Ville de Québec, l’organisme Craque-Bitume note une diminution considérable de participation à ses sites de compostage communautaire. Jusqu’au lancement de l’usine de biométhanisation, l’OBNL était débordé par les demandes, qui étaient alors dirigées vers des listes d’attentes. Puis, à la fin de l’année 2022, l’une des dernières grandes villes du Québec qui n’offrait pas encore de service de compostage a renversé la tendance.
La fin des listes d’attente
En effet, selon un sondage mené à l’été 2023 à Québec, trois citoyens sur quatre participaient à la collecte dans les sacs mauves. Au début de l’année 2024, grâce à l’usine de biométhanisation, la Ville de Québec avait injecté 125 000 m3 de gaz naturel dans le réseau d’Énergir.
Pour l’organisme en écologie urbaine Craque-Bitume, ce changement d’habitudes citoyennes de gestion de déchets a impacté considérablement ses actions. « Quand on était la seule alternative de gestion de déchets organiques, on avait de longues listes d’attente pour nos sites de compostage. La mise en place de la biométhanisation a permis de complètement les vider. Ça, c’est plutôt une bonne nouvelle », commente Olivier Coulombe, coordonnateur des projets en compostage urbain pour Craque-Bitume. Pour autant, l’organisme souhaite garantir la pérennité de ses initiatives et, avec elles, une action aux avantages nombreux.
Le geste de plus
Lancé en 2010 par le centre Jacques-Cartier et développé par Craque-Bitume, le réseau de compostage communautaire s’étend dans toute la ville de Québec. Avec le soutien de la municipalité, 36 sites s’étendent de Limoilou à Beauport, de Saint-Roch à Saint-Jean-Baptiste, de Montcalm à Neufchâtel.
Désormais, l’organisme se niche, et s’adresse en particulier au public cible de ce service : les jardiniers, les écologistes convaincus, les citoyens qui souhaitent « faire ce petit effort supplémentaire » pour l’environnement. « Le fait que la Ville ait implanté un système de collecte municipale, c’est vraiment mieux que rien. Mais, en termes d’empreinte écologique, un système à grande échelle comme ça ne peut pas compétitionner avec des petits sites locaux comme ceux que l’on offre », souligne Olivier Coulombe.
Aussi, s’inscrire dans un réseau de compostage communautaire représente une action qui incite à s’interroger et agir, via des actions concrètes. « Il y a un aspect éducatif et responsabilisant, dans le fait de gérer soi-même ses matières résiduelles. On les met de côté, on les porte sur place, on les voit se décomposer, puis on voit un résultat à la fin. »
Cultiver son jardin
Sur chaque site, Craque-Bitume met à disposition tout le matériel nécessaire au service gratuit de compostage. Ainsi, les utilisateurs y trouvent un bac de récupération, où déposer les matières fraîches, un bac de dormance, pour le compost mature, ainsi que des outils et matériaux utiles.
« Une à deux fois par année, on récolte la dormance, on la tamise et on invite les gens à participer pour ensuite repartir avec du compost. L’objectif premier du compostage est que les gens l’utilisent eux-même pour leur jardinage. »
Olivier Coulombe, coordonnateur des projets en compostage urbain pour Craque-Bitume.
Une économie circulaire, valorisée par l’OBNL afin d’inciter à poser des actions mais aussi de bénéficier des résultats. Les surplus de compost sont utilisés aux jardins collectifs de Craque-Bitume, situés à Beauport. Enfin, au-delà des avantages concrets et d’une implication écologique individuelle, l’organisme souhaite encourager « l’opportunité de connaître ses voisin·e·s et de créer un milieu de vie plus humain ».
Afin d’encourager l’utilisation de ses sites de compostage, dont presque la moitié ne sont pas à pleine capacité, Craque-Bitume incite les citoyens à aller un peu plus loin. « C’est certain que l’option des sacs mauves est facile », commente M. Coulombe. « Les gens n’ont qu’à mettre leurs déchets dans un sac, puis le jeter à la poubelle avec le reste. En revanche, ça n’est pas beaucoup plus compliqué de garder ces déchets de côté et de venir les porter au bac de compostage. Surtout si on habite proche, ou si c’est sur le chemin pour aller au travail, par exemple ! »
Pour en savoir plus sur le compostage communautaire de Craque-Bitume, consulter le lien suivant.
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