L’artiste Jean Gaudreau expand sa pratique esthétique et présentera de nouvelles œuvres à l’occasion d’une exposition sous le thème Introjection, au foyer du Diamant, du 7 au 25 août. Entretien avec l’artiste, en visite d’atelier.
Par Marie-Ève Groleau
L’artiste, qui célèbre plus de 35 ans de carrière, présente cette fois-ci douze œuvres picturales de grands formats, offrant une expérience introspective et immersive de la couleur.
« Pour cette série créée depuis une année, je présente des peintures à tendance abstraites ou semi-figuratives. Mes œuvres des années passées, que j’appelais des peintures-objets, intégraient entre autres le cuivre dans l’intention de la technique mixte. Je pense que j’avais perdu ce contact avec la couleur et la peinture. J’avais le gout d’être ailleurs, et j’ai suivi mon élan de me renouveler. Cette série exprime un lien avec la nature, aux contours découpés, tout en précision esthétique. Ce travail représentait pour moi, un défi au niveau de la performance visuelle », a présenté l’artiste.
Intégrant des éléments d’illusion et de fantastique, l’artiste souligne son « intention d’onirisme », palpable lorsque le regardeur se trouve en contact avec les tableaux.
« Au niveau du processus, de la couleur, des dégradés et des aplats, c’était important que les couleurs s’entretiennent. Le côté flamboyant du tableau reflète mon intention de faire un art qui fait du bien », a-t-il décrit.
« Il y a la forme géométrique, la symétrie, autant que le mouvement et le caractère organique. J’ai saisi l’occasion de prendre le temps de créer ces tableaux, moments ponctués par la méditation », a-t-il poursuivi.
Transgression identitaire 2 / Size 152.4 x 152.4 cm , 2024 , huile acrylique sur toile de lin. ( Photo : Courtoisie )
Pouvoir de l’esthétique
De cet élan de se réinventer nait le sentiment de risque, en empruntant des chemins inexplorés.
« C’était tout qu’un processus. C’est le projet d’une vie, pour moi. J’ai travaillé fort, il s’agit pour moi d’une réorientation. Je me sens connecté viscéralement à mon processus et à mon art, même si le changement peut faire peur. Le visiteur peut quand même rencontrer certains liens avec les œuvres du passé, amalgamés à l’essence de cette nouvelle série. Robert Lepage a accepté mon projet parmi plusieurs autres propositions et j’en suis fier », a-t-il partagé.
Inspiré par l’artiste Vassily Kandinsky (1866-1944), par le théâtre, la musique et par la danse, Jean Gaudreau témoigne que ces formes d’art lui « permettent une plus grande connexion à soi et à la fluidité de la peinture ».
Rappelons que les œuvres de Jean Gaudreau se retrouvent dans plusieurs collections publiques et privées, dont celles du Cirque du Soleil, de l’Arrondissement de Charlesbourg, de la Bibliothèque nationale du Canada, du Théâtre Impérial de Québec, de Québécor ainsi que de l’entreprise Premier Tech, pour n’en nommer que quelques-unes.
Un livre d’art d’une soixantaine de page sera publié rendant hommage à ce corpus d’œuvres flamboyantes. Pour plus d’informations sur l’exposition présentée dans l’espace du foyer situé au deuxième étage du Diamant, veuillez consulter le site web : https://www.lediamant.ca/
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