À l’occasion du ComediHa! Fest-Québec, qui débarque à Québec du 1er au 24 août, Josée Charland, directrice générale du festival, s’est entretenue avec nous au sujet de la place de l’humour dans la Capitale-Nationale.
Par Estelle Lévêque
Il y a 25 ans, Sylvain Parent-Bédard fondait le ComediHa! Fest-Québec, alors dénommé le Grand Rire. Avec ce nouvel événement, il souhaitait offrir aux citoyens de la capitale un festival d’humour d’envergure. Aujourd’hui, le ComediHa! Fest rencontre un très grand succès. Le président et fondateur du ComediHa! se montre fier de ce rassemblement qui a fait ses débuts avec deux jours de festivités pour un budget de 300 000 $, jusqu’à devenir un festival majeur de la province.
Peu de place(s) pour l’humour
Pour autant, et malgré un engouement certain auprès du public local, très peu d’humoristes à l’affiche viennent de la région de Québec. « De façon générale, indépendamment du ComediHa! Fest, le seul humoriste professionnel qui habite à Québec est P-A Méthot. Tous les autres habitent Montréal et la grande région de Montréal », commente Josée Charland, directrice générale du ComediHa! Fest.
Pour cause, une industrie essentiellement basée dans la métropole, qui peine à offrir le tremplin nécessaire à Québec aux jeunes humoristes. « Les possibilités de jouer sont assez minimes à Québec. À Montréal, il est possible de jouer deux, trois, quatre, cinq fois par soir, sept jours sur sept », poursuit Mme Charland. Ainsi, à la recherche de ce nerf de la guerre qu’est la pratique sur scène, les humoristes quittent la région. Car, sans surprise, le fait d’être repéré par un agent, un producteur ou un festival représente un tremplin primordial dans une carrière.
Encourager la promotion locale
Afin d’inciter les humoristes en devenir de Québec à faire leurs premiers pas, l’organisation ComediHa! ouvrait, en 2021, la première « maison de l’humour » de la ville.
« On souhaite très fortement que le réseau de bars, de promoteurs de spectacles crée plus d’occasions pour ces gens-là de jouer. Ça nous tient à cœur, ça fait partie de notre mission de travailler avec les artistes locaux et je pense qu’avec la création du ComediHa Club, cet objectif a été atteint et on ne souhaite que développer l’intérêt du public pour ce genre de soirées. »
Josée Charland, directrice générale du ComediHa! Fest.
Peu à peu, la scène d’humour en micro-ouvert fait sa place à Québec. C’est aussi la mission que se donne le Ninkasi Comédie Club, ainsi que quelques bars de la ville. En entrevue, Charles Fortier, co-propriétaire de Rire en fût, confiait également espérer voir se développer les scènes d’humour à Québec.
En effet, par ce biais, le ComediHa! repère quelques talents. « Un humoriste super intéressant sur un open-mic sera invité par la suite sur notre programmation régulière, et ainsi de suite. On peut alors les aider à grandir puis les programmer dans le cadre du festival », explique Mme Charland.
Plusieurs chemins
Cette dernière tient tout de même à rappeler que les scènes ouvertes ne sont pas le seul chemin vers une carrière professionnelle. En effet, de plus en plus, plusieurs humoristes usent à bon escient les réseaux sociaux afin d’atteindre les rires du public. Lorsqu’ils ou elles peuvent lier les deux, c’est encore mieux, comme le souligne Josée Charland, en prenant l’exemple d’Alex Lapointe, humoriste de Québec. « Il est hyper populaire sur les réseaux et est d’autant plus efficace sur scène. Il est devenu connu très rapidement, ses spectacles affichent complet. »
Bien que la scène d’humour professionnel peine à s’installer à Québec, il n’en est pas de même pour le public. « Québec demeure un lieu significatif et essentiel pour développer une carrière. Le ComediHa! Fest-Québec accueille un public local très présent, des spectateurs de la très grande région de Québec et énormément de touristes », conclut Mme Charland, en rappelant que l’accès aux sites et à plusieurs spectacles du festival est gratuit.
Pour découvrir la programmation du ComediHa! Fest-Québec, consulter le lien suivant. L’événement se tiendra du 1er au 24 août dans le Vieux-Québec et différents quartiers de la ville.
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