Dans une soirée qui rassemblait Valence, Laurence-Anne et Philippe Brach, le Festival d’Été de Québec a fait honneur à trois signatures de la musique québécoise actuelle, sur la scène gratuite de la place de l’Assemblée-Nationale.
Par Estelle Lévêque
Ce soir, la chanson pop rock francophone de Valence est venue réchauffer le parterre de l’Assemblée-Nationale, arrosé de pluie depuis le milieu d’après-midi. En lice pour le prix L’Espoir FEQ en début de semaine, Vincent Dufour, alias Valence, donnait ce soir son premier show au Festival d’Été de Québec. Ainsi, c’est un public de festivaliers habillé d’imperméables, mais présent, qui a pu découvrir un concert généreux et sincère.
Prestation chaleureuse
L’auteur-compositeur est apparu sur scène en prononçant les premières phrases de Petit Singe. Avec le titre de tête de son album La nuit s’achève, paru en février, Valence a directement plongé le public dans son œuvre la plus récente. Sobrement vêtus de noir et blanc, les six musiciens accompagnaient l’artiste avec justesse. Une sobriété en beau contraste avec l’attitude décomplexée et chaleureuse de Valence.
Après avoir présenté son groupe, Vincent Dufour a lancé « on joue au Festival d’été de Québec ! », avec complicité, à l’intention de Aubert Gendron-Marsolais, batteur de la formation depuis dix ans et ami d’enfance du chanteur. Au même titre que plusieurs artistes de la région -Ariane Roy, Lou-Adrianne Cassidy, Élégie-, Vincent Dufour n’a pas caché le caractère marquant de cette étape pour un artiste qui a grandi à Québec.
Entre énergie et douceur
Par la suite, Valence a joué À l’étang des roseaux et ses notes naïves, Jupes Aquarium, amour retrouvé ou encore America, et son énergie débordante.
Puis, à la fois soudainement et tout en douceur, il est descendu dans la foule, pour proposer à quelques spectateurs de partager leurs exploits estivaux. Un instant touchant, où l’on se surprend à se réjouir pour ces inconnus qui viennent de « se lancer dans une maîtrise », « perdre 10 livres » en quelques mois, ou « jouer avec Gab Bouchard ». Cerise sur le gâteau qu’a été cette vague d’amour, Valence, retourné sur scène pour jouer Penchant, a lancé une dizaine de roses rouges dans la foule, avant de quitter la scène quand est venue la fin de America.
Laurence Anne
Même si le brouillard ambiant s’est fait persistant, la pluie a offert une petite pause à travers ses averses de fin d’après-midi. Heureux hasard, cette accalmie est arrivée suite à la première chanson de Laurence-Anne ; Supernova. Devant quelques dizaines de spectateurs, la chanteuse québécoise a débuté sa performance sur un fond de ciel étoilé, diffusé sur les écrans de la scène Hydro-Québec.
« Merci d’être là malgré la pluie ! Ça ne nous fait pas peur la pluie, hein ? » a-t-elle lancé au public, avant d’entamer les premières notes de Polymorphe. Alternant entre guitare, flûte et percussions, Laurence-Anne a interprété des titres tirés de ses trois albums Première Apparition, Musivision, et Oniromancie.
Lorsqu’elle ne s’arme que de sa voix, Laurence-Anne assure une belle maîtrise du chant, en français comme en espagnol. Parfois, elle arbore un timbre suave qui évoque Vanessa Paradis, parfois, comme sur Vitesse, une puissance plus rauque, aux sonorités post-punk, à l’image de son groupe La Sécurité. Ses textes témoignent d’une grande sensibilité, d’une introspection et d’un besoin criant d’expression. Parfois, ils évoquent le voyage, comme Pájaros ou Flores, clin d’œil à son année de vie au Mexique.
Après une heure d’envolées de voix, mélodies tourbillonnantes de synthétiseur et solo de guitare électrique, Laurence-Anne a terminé son concert avec le titre Géo. Du début à la fin, elle a, sans équivoque, vécu ses chansons sur scène avec intensité. Devant une salle remplie à craquer comme devant quelques courageux d’une soirée pluvieuse, l’autrice compositrice se mérite définitivement le troisième titre d’interprète. Sa performance passionnée de début de soirée en témoigne.
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