Ce soir, l’Agora a été le théâtre de l’alliance du rap français et québécois : une première partie assurée par le groupe Taktika suivi du groupe IAM. Ainsi, les représentants de la rive sud et le groupe marseillais, pionnier du rap français, ont offert une prestation à la hauteur de leur notoriété.
Par Juliet Nicolas
Incontournable pour les amateurs de musique francophone, cette quatrième édition du SuperFrancoFête a mis en avant des artistes marquants de leurs genres respectifs. Parmi eux, le groupe IAM, célébrant ses 35 ans de carrière, et Taktika, à l’aube de ses 29 ans d’existence, en sont des exemples parfaits.
Taktika, fiers représentants de Lévis
Taktika, qui a ouvert la soirée est un groupe de rap formé en 1996 à Lévis. Le groupe, composé de T-Mo et B-Ice est connu pour ses textes engagés et son style authentique. Ainsi, leur premier album, Mon mic, mon forty, et mon blunt, sorti en 2001, a marqué le début de leur carrière. Depuis, ils ont sorti 8 albums studios, dont L’affaire Taktika et Résilient. Leur prochain et 9ème album : Rap Queb Diamants, verra le jour en 2025. Le premier extrait est d’ailleurs le titre : Nouveau chapitre.
Ce soir, Taktika portaient fièrement le 83 sur la scène de l’Agora. De l’autre côté du fleuve, qui a vu naître leurs débuts, ils ont enchaîné leurs titres les plus célèbres. De plus, ils ont rendu un émouvant hommage à Pagail, un membre défunt du groupe, avec la chanson À la tête du monde.
IAM, les bad boys de Marseille
IAM, fondé en 1988 à Marseille, réunit Akhenaton, Shurik’n, Kheops, Imhotep et Kephren. Leur style musical unique fusionne rap, reggae et musique électronique, avec des textes souvent marqués par des préoccupations sociales et politiques.
Le groupe a connu son premier grand succès en 1993 avec Je danse le mia, qui les a propulsés sur le devant de la scène. En 1997, avec l’album L’École du micro d’argent, IAM a renforcé sa position dans le rap français, en explorant des thèmes tels que l’injustice sociale et l’identité culturelle.
Au fil des années, IAM a su évoluer tout en restant fidèle à ses racines. En effet, leur engagement demeure un pilier central de leur œuvre, tout en explorant de nouveaux horizons. De plus, leurs textes pertinents et leurs beats accrocheurs, imprégnés du charme marseillais, demeurent irrésistibles.
Concert d’anthologie
Dès les premières minutes, le public a été transporté dans l’univers unique de IAM. Plongés en 1989 avec leur premier titre Red, Black and Green, il a ensuite voyagé à travers une série de classiques. On retrouve : Petit frère, Samouraï, La Saga, On est pas né sous la même étoile ou encore L’empire du côté obscur. Ce concert, chargé de nostalgie, a offert un véritable retour dans le temps, démontrant à quel point certaines choses restent immuables. Cela est particulièrement vrai pour le titre malheureusement prophétique : Demain c’est loin.
« Ce soir à l’Agora, on danse le Mia »
Akhenaton, leader du groupe IAM
Par ailleurs, le concert a été l’occasion de découvrir des morceaux plus récents, s’appuyant notamment sur leur dernier album, HHHistory. Prouvant que IAM continue d’innover et de surprendre. En outre, leur capacité à se renouveler tout en restant fidèles à leurs racines est sans doute ce qui leur a permis de toucher autant de générations.
Par conséquent, cette soirée illustre parfaitement l’engouement pour la culture hip-hop et la pertinence de ses messages intemporels et puissants.
« Les plus anciens savent qu’on vient à Québec depuis longtemps. On a commencé ici au Dagobert dans les années 90, merci pour cet accueil qui dure depuis 35 ans. »
Akhenaton, leader du groupe IAM
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