Publicité
Publicité pour la résidence La Champenoise

Le marché du vélo garde le rythme [2/3]

Étienne Babin, propriétaire de la boutique et atelier Vélo Basse-ville, dans Saint-Sauveur. (Crédit photo : Estelle Lévêque)Étienne Babin, propriétaire de la boutique et atelier Vélo Basse-ville, dans Saint-Sauveur. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

Dans un marché qui évolue rapidement, trois ateliers et boutiques de vélo de Québec se spécialisent ou ajoutent de nouvelles cordes à leurs arcs en écho aux tendances des dernières années.

Par Estelle Lévêque

Plus tôt cette semaine, trois ateliers et boutiques cyclistes du centre-ville de Québec tiraient un bilan positif du marché du vélo depuis la pandémie. Pour autant, pas question pour ces commerces de se reposer sur leurs lauriers. Ainsi, les propriétaires des boutiques restent alertes aux demandes de la clientèle afin d’ajuster leur offre. Parmi celles-ci, le vélo à assistance électrique, le vélo de route ou encore les accessoires et équipements mènent la tendance.

La vague du VAE

À échelle mondiale comme à Québec, le vélo à assistance électrique (VAE) est en vogue. Selon Vélo Québec, en 2020, un vélo sur quatre vendu dans la province était à assistance électrique. Les ventes des dernières années de Mathieu Performance, boutique de vélos du Vieux-Limoilou, n’ont pas échappé à la vague. « Tout ce qui est hybride ou urbain électrique, ça a été la folie », résume Philippe Desgagnés, directeur général de l’entreprise Mathieu Performance.

Toutefois, comme tout produit, la qualité de certains vélos à assistance électrique laisse à désirer. C’est pourquoi, chez Vélo Basse-Ville, seuls les deux roues vendus par leurs soins sont acceptés en entretien ou réparation.

« Il y a clairement une réalité en termes de vélos électriques achetés sur Internet, dont la qualité est souvent abyssale. Énormément de [ces] vélos ont des systèmes électriques obscurs, pour lesquels on ne peut pas obtenir de pièces de remplacement », explique Étienne Babin, propriétaire de Vélo Basse-Ville.

Ainsi, un vélo à assistance électrique au prix d’achat bon marché vient bien souvent, selon lui, avec des coûts cachés. Afin de garantir un service de réparation efficace, la boutique de la rue Saint-Vallier concentre son expertise sur les produits de son inventaire, plus dispendieux mais équipés de systèmes électriques « plus raffinés, pour lesquels on peut faire des mises à jour et obtenir des pièces de remplacement ».

Les ventes de vélo-cargo en hausse

En parallèle, les vélos cargo, à assistance électrique ou non, sont de plus en plus demandés. D’ailleurs, ils représentent une part d’activité de Vélo Basse-Ville. « Le portrait typique, c’est une famille avec des jeunes enfants qui ne veut pas être obligée de se déplacer en voiture. Ça peut être pour éviter de devoir acheter une première, une deuxième voiture, ou même pour se débarrasser de leur voiture », explique M. Babin. Ainsi, le vélo-cargo devient le moyen de transport alternatif parfait pour emmener son enfant à la garderie, à l’école, à la piscine, ou pour se rendre au travail.

Pour Julien Roy, propriétaire de Vélos Roy-O, cette tendance en hausse reste embryonnaire, bien que notable. « Le vélo cargo est en hausse, mais on part d’à peu près rien au Québec et à Québec. Pendant longtemps, il y avait un gros frein des pentes, puis des distances qui sont relativement longues. » Aujourd’hui, l’assistance électrique est parfois le coup de pouce supplémentaire qui pousse à faire le pas vers le vélo-cargo.

De plus, M. Roy souligne le rôle joué par un réseau cycliste plus sécuritaire dans l’utilisation d’un vélo pour la famille. « Le fait qu’il y ait des infrastructures cyclistes nouvelles un peu plus utilitaires, ça aide certaines personnes à se décider. »

Pour autant, le fervent défenseur du vélo utilitaire constate que le vélo cargo reste encore un moyen de transport marginal. « Sur les pistes cyclables, on en voit tous les jours ; ce n’était pas le cas avant la pandémie. Mais est-ce que beaucoup de familles ont un vélo cargo à la maison ? Je dirais que non, pas encore. Mais graduellement, ça fait son chemin. »

Julien Roy, propriétaire de Vélos Roy-O, sur la rue Saint-Jean. (Crédit photo : Estelle Lévêque)

À chacun son créneau

Au-delà des tendances globales du marché, chaque boutique de vélo se spécialise dans quelques catégories. Par exemple, du côté de l’entreprise Mathieu Performance, on note, depuis l’année dernière, un réel engouement pour le vélo de route.

« Les vélos de route étaient vraiment au point mort depuis quelques années. Cette année, je vais en manquer. Le dernier boom pour ces vélos, c’est lors de l’apparition des freins à disques, il y a sept-huit ans. Aujourd’hui, le marché se tourne à nouveau vers cette catégorie avec des vélos qui se sont améliorés, qui sont plus légers, qui conviennent bien à une clientèle un peu plus âgée. »

Philippe Desgagnés, directeur général de Mathieu Performance.

Pour Vélo Basse-Ville, la vente d’accessoires s’ajoute aux services de réparation et vente de vélos. « Nous, on reste dans les vélos pour la ville, polyvalents ; c’est-à-dire qu’ils ne sont pas axés sur la performance. » Pour un transport familial comme d’aventure, la clientèle de Vélo Basse-Ville bénéficie d’une offre d’accessoires variés.

Enfin, chez Vélos Roy-O, c’est la location de vélos qui s’ajoute aux services principaux de l’atelier. De mars à fin octobre, la boutique propose de louer des deux roues Kona Dew à la journée, demi-journée, voire sur de la longue durée. Parfois, la boutique étend sa période de location, pour des cyclistes exceptionnels. « Il y a des croisières qui sont là début novembre, en provenance de Scandinavie. On fait une exception parce qu’eux sont habitués au froid et bien contents de pouvoir louer un vélo même s’il fait 10 degrés ! », commente Julien, souriant.

Dans un prochain article, les propriétaires d’ateliers de vélo nous parleront plus en détail du service à la clientèle, indispensable pour un commerce de proximité.

Commentez sur "Le marché du vélo garde le rythme [2/3]"

Laissez un commentaire

Votre courriel ne sera pas publié.


*


Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.