Derrière l’appellation Grosses Lettres, Léa Robitaille se spécialise dans l’illustration, la sérigraphie et le lettrage au pinceau. Cette discipline, oubliée depuis les années 2000, est aujourd’hui perpétuée par une poignée d’artistes seulement, au Québec.
Par Estelle Lévêque
Autrefois monnaie courante, le lettrage à la main est de ces arts qui se font aujourd’hui plus rares. Pour autant, quelques artistes perpétuent cette tradition et cet amour des lettres tracées au pinceau, sans intervention technologique. Pour Léa Robitaille, artiste de Québec originaire de Shawinigan, la découverte de cette discipline fût « une épiphanie », qui a mené vers un apprentissage passionné.
Découvrir et approfondir la technique
Pour plonger dans le métier, Léa s’est tournée vers un professionnel aguerri du lettrage. En effet, Pierre Tardif pratique le lettrage depuis plus de 25 ans, dans son atelier situé au cœur de Grondines, dans le comté de Portneuf. Auprès de ce mentor, Léa Robitaille a pu se frayer un chemin vers la pratique. « J’ai réussi à avoir un atelier avec lui au cours duquel j’ai pu découvrir toute la technique. C’est là que tout le vrai travail a commencé. »
Cinq ans plus tard, la lettreuse réalise des enseignes et autres mots peints à la main au service de commerces de Québec. Parmi eux, Le Pied Bleu, Le Renard et la Chouette ou encore le nouveau restaurant du quartier Saint-Jean-Baptiste Chez Rita.
« À Québec, il n’y a pas beaucoup de lettrage au pinceau dans les vitrines. Louis, le propriétaire du Pied Bleu, qui est aujourd’hui un collaborateur de longue date, a eu l’audace de dire oui. Ils aiment la différence, l’originalité, faire les choses comme personne ne l’a fait avant. »
Léa Robitaille, artiste en lettrage au pinceau.
Une boîte à surprise
Formée en design graphique et passionnée d’arts appliqués en général, Léa Robitaille ne se cantonne pas au lettrage. « Les arts appliqués ont toujours été un peu boudés par le milieu des beaux-arts », commente-t-elle. « Créer des motifs pour des tapisseries, des vêtements ; pour certaines personnes, ça n’est pas vraiment de l’art. Moi, j’ai toujours voulu que mon amour pour l’art serve à quelque chose de pratique. »
Ainsi, l’artiste développe une signature au croisement des techniques. Selon les commandes de ses collaborateurs, elle se plaît à joindre l’illustration à ses créations. « Ça me plait de pouvoir être une boîte à surprises », lance-t-elle. Dernièrement, Léa Robitaille s’est attelée à la peinture à l’huile ou, aux côtés de son conjoint, le peintre Pierre Bouchard, à l’art de la murale.
« Quand j’ai découvert la peinture à l’huile, l’automne passé, il me venait parfois, pendant que je peignais, un stress de manquer de place sur ma toile. J’aurais voulu que la surface s’étende à l’infini. C’est là que j’ai su que j’aimais cette technique », raconte l’artiste, amusée. Fidèle à son amour pour les arts appliqués, Léa Robitaille souhaite approfondir son exploration de cette pratique pour éventuellement en créer des motifs.
Lettrage à la main, peinture à l’huile, sérigraphie. Si, comme elle le souligne, « chaque créateur trouve sa matière », il semble que Léa Robitaille a trouvé les siennes. Pour découvrir le travail de Léa Robitaille et de son entreprise Grosses Lettres, consulter le lien suivant.
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