Croissance économique et hausse des mises en chantier à Québec

Les mises en chantier de logements locatifs dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec ont augmenté de 74 % lors des six premiers mois de l’année, comparativement au même moment en 2023. La Ville de Québec s’est d’ailleurs donné comme objectif de construire 5 000 logements par année.

Par Alexandre Morin

Selon un rapport de Maëlle Boulais-Préseault, économiste chez Desjardins Études économiques, la Capitale-Nationale a surpassé les attentes économiques en 2023, malgré un ralentissement général au niveau provincial. Cette performance est principalement attribuable à un fort accroissement démographique, qui a soutenu l’activité économique dans la région. Le rythme de croissance du PIB nominal de la région devrait toutefois ralentir quelque peu en 2024 et en 2025, restreint par un marché du travail en perte de vitesse et une moins grande contribution de la démographie à l’économie.

Logement

Comme la plupart des endroits à travers le pays, la Capitale-Nationale a enregistré une forte hausse de sa population en 2023. Elle arrive en deuxième position dans la province en ce qui concerne la croissance démographique, avec une augmentation de 2,6 %. La migration interrégionale reste positive dans la région. Un nombre élevé de jeunes de 15 à 24 ans continuent de choisir la Capitale-Nationale afin d’y étudier ou de faire leur entrée sur le marché du travail. Toutefois, c’est surtout l’immigration internationale qui a propulsé cette croissance, avec un solde migratoire record et un afflux sans précédent de nouveaux résidents non permanents.

Cette hausse démographique a fait exploser la demande pour le logement, entraînant une augmentation des loyers de 5,7 % en 2023, la plus forte progression annuelle depuis près de 30 ans. Les mises en chantier en réponse à cette pression devraient, selon Mme. Boulais-Préseault, contribuer favorablement à la croissance économique de la région.

Après trois années de recul, la tendance à la baisse des mises en chantier de logements locatifs s’est inversée au cours des six premiers mois de 2024. La région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec a connu une augmentation de 74 % des mises en chantier, par rapport à la même période en 2023, reflétant une reprise notable dans le secteur résidentiel.

Cette augmentation des mises en chantier pourrait éventuellement atténuer la pression sur les prix, mais à court terme, les taux d’inoccupation restent trop bas. Cela signifie que, malgré la hausse prévue de l’offre de logements locatifs, celle-ci ne suffira pas à répondre à la demande croissante, en grande partie alimentée par la croissance démographique.

« On peut encore s’attendre à une hausse des prix, mais l’augmentation des mises en chantier est un pas dans la bonne direction ».

Maëlle Boulais-Préseault, économiste chez Desjardins Études économiques

Mme Boulais-Préseault attribue la hausse des loyers à Québec à une combinaison de la baisse des mises en chantier observée durant la pandémie et de la croissance démographique.

Investissements

Après un bond en 2022, les investissements ont poursuivi leur progression dans la Capitale-Nationale en 2023, avec une hausse de 8,5 %. Bien que cette augmentation soit inférieure à la moyenne provinciale de 10,3 %, la région se distingue par une forte croissance des investissements dans le secteur public.

Dans les projets confirmés, le plus important est celui du nouveau pont de l’Île d’Orléans. Les travaux préparatoires se sont déroulés de 2022 jusqu’en 2024 et la mise en service du pont est prévue en 2028. Son coût total est désormais évalué à 2,7 G$. Le nouveau complexe hospitalier du CHU de Québec‑Université Laval, dont la construction devrait se terminer en 2029, représente aussi des investissements majeurs de 2,2 G$.

« Si des projets d’envergure venaient à se confirmer dans les prochains mois, cela aurait pour effet de solidifier l’économie de la Capitale-Nationale, ainsi qu’assurer un flux important d’investissement ».

Maëlle Boulais-Préseault, économiste chez Desjardins Études économiques

Du côté de l’immobilier, 1,5 G$ seront investis lors des dix prochaines années dans le quartier Fleur de Lys. En plus du centre commercial actuel, un hôtel et plusieurs types de logements y seront construits.