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La guerre, vraiment?

david lemelinDavid Lemelin (Photo : Courtoisie)

Le choix des mots est rarement innocent. La « guerre à la congestion ». C’est un choix intéressant… et risqué.

Une chronique de David Lemelin

Pourquoi ce mot de « guerre », sachant qu’on trouve sans doute parmi les opposants du maire des gens qui utilisent l’expression de « guerre à l’auto »?

À la mairie, on sait que ce mot est à double tranchant : on souhaite probablement utiliser le terme pour qu’il serve désormais à lutter contre la congestion plutôt que contre l’auto. C’est un beau pari. On verra s’il paie avec le temps.

Le maire aurait pu prendre une avenue différente et ne pas employer le terme de « guerre » pour éviter de légitimer le mot qui est employé par ceux que les mesures en transport collectif peuvent agacer lorsqu’ils estiment que c’est fait à leurs dépens.

J’aurais peut-être opté pour cette dernière (éviter le vocabulaire guerrier) parce que, justement, le sujet du transport à Québec est souvent émotif, abusif et empêche de traiter sereinement de ces questions pourtant fondamentales.

Car, le langage guerrier reste sur le terrain de ce qui peut faire mal. D’ailleurs, on sent bien le malaise de Marchand et ses collègues. Il l’a dit lui-même qu’il n’était « pas heureux » de cette annonce et qu’il n’y avait pas un élu de son équipe qui trouvait que « c’est une belle journée ».

Ça sent le malaise à plein nez. C’est clair.

Encore ici, c’est un choix stratégique qu’on peut contester. Il aurait pu choisir de dire son message en présentant la chose comme étant responsable, positive et la seule avenue sérieuse… en énumérant toutes les raisons qui le motivent. Ça aurait été une avenue intéressante.

En s’excusant de prendre ses responsabilités, il se trouve à nourrir le camp de ceux qui rechignent quand on aborde le transport autrement que par la lunette de la voiture. C’est pour ça qu’on dit que ça prend du « courage » pour annoncer une hausse de taxe. C’est parce qu’on adopte une posture inconfortable comme s’il fallait se sentir coupable de vouloir régler un problème gigantesque.

Or, il a raison : ça prend des sous pour corriger le tir. Et les sous… il n’y a pas 50 000 endroits où aller les chercher. Les usagers de la route deviennent vite la cible évidente (tant qu’il sert la vis du RTC qui doit absolument améliorer le service et non pas éponger une gestion qui n’y arrive pas). Et comme ils sont nombreux… et à un an des élections, le maire se sent obligé de s’excuser.

Ça se comprend. Mais, il pourrait ne plus entretenir ce cycle qui fait du sens des responsabilités un mal obligé. Ce n’est pas mal, si les raisons sont bonnes. S’il explique bien ses raisons, il n’aura pas à jouer les malheureux.

Évidemment, avec un récent sondage qui le place en difficulté, il a sans doute choisi d’essayer d’épargner, un peu, ceux qui font justement partie des mécontents de son administration.

Mais, je lui propose de faire le contraire : s’assumer. Dire les choses clairement et faire preuve d’un grand sens des responsabilités. Non seulement ça lui rendra la vie plus facile, mais ça va compliquer largement la vie de celui qui pense se présenter contre lui… et dont la feuille de route n’affiche pas la même rigueur…

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