Hier marquait la fin des inscriptions pour les activités aquatiques de la session d’automne 2024, et ce fut loin d’être une tâche facile. Depuis janvier 2024, la Ville de Québec utilise la plateforme Amilia pour toutes les inscriptions liées aux loisirs et activités sportives. Cependant, cette nouvelle technologie a rencontré de nombreux problèmes, rendant le processus d’inscription extrêmement frustrant pour de nombreuses familles.
Par Juliet Nicolas
Un processus d’inscription chaotique
La plateforme Amilia a rencontré des problèmes techniques importants. En effet, la surcharge des serveurs a entraîné des interruptions de service et déclenché des opérations de maintenance. Ces interruptions ont rendu la plateforme fonctionnelle de manière sporadique, permettant à certaines personnes de s’inscrire tandis que d’autres étaient laissées pour compte. La Ville de Québec a expliqué que les limites de charge avaient été ajustées pour tenter de résoudre ces problèmes, mais cela n’a pas suffi à apaiser les frustrations des parents.
En outre, pour maximiser leurs chances, de nombreux parents ont dû utiliser plusieurs appareils simultanément. Ils ont également passé de longues minutes à rafraîchir les pages de la plateforme d’inscription. Un parent a partagé : « J’ai réussi à inscrire mes deux enfants, on était sur cinq téléphones et deux tablettes en même temps ».
Jean François Gosselin, responsable des sports et des loisirs au comité exécutif de la Ville de Québec, a également exprimé son mécontentement : « C’est totalement inacceptable ce qui s’est produit ! Nous sommes fiers de nos services, de nos cours de natation et de notre équipe aquatique. Ce sont des cours de qualité, qui sont prisés par les citoyens et par les familles. Que la technologie ne fonctionne pas à cause de soucis techniques, c’est tout à fait inacceptable. […] Je me mets à la place des parents qui doivent se mettre en file pour inscrire leurs enfants…Les familles ont d’autres choses à faire ».
Le manque de places
Le véritable problème ne réside pas seulement dans la technologie utilisée, mais aussi dans le manque de places disponibles. Avec seulement 5000 places, l’offre est largement insuffisante pour répondre à la demande. Comme l’a souligné un parent en colère : «À chaque session, c’est la même chose. Et la ville semble incapable d’améliorer la situation. Résultat, les familles sont confinées pendant une heure devant leurs écrans. Et on leur demande de refaire la même chose le lendemain. À 18h, c’est devoirs, souper, bain dans bien des familles… pire heure possible franchement ».
Les parents ont ainsi largement exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux. Certains allant jusqu’à dire qu’ils avaient plus de chances de gagner à la loterie que d’obtenir une place pour leurs enfants dans un cours de natation.
La Ville de Québec a répondu aux critiques en conseillant aux parents de revisiter la page des inscriptions au cours des prochains jours, dans l’espoir qu’une annulation libère une place. Une réponse qui n’a certainement pas apaisé les frustrations des parents.
En outre, le manque d’infrastructures à Québec et de personnel qualifié est un autre problème majeur. Jean François Gosselin a déclaré sur Radio-Canada: « Alors oui les sites doivent être capable de supporter ce haut niveau d’achalandage mais il est vrai aussi que nous n’arrivons pas à combler la demande. Ça s’améliore, mais il faut aller encore plus loin et augmenter notre capacité».
Un autre point de frustration pour les familles est la fermeture de la piscine du centre communautaire Lucien Borne. Cette fermeture depuis le 19 août dernier réduit encore davantage le nombre de places disponibles pour les activités nautiques. Aggravant ainsi le problème de l’offre insuffisante.
Les camps de jour et d’été
Ce problème ne concerne pas seulement les activités nautiques. En effet, les familles de Québec rencontrent des difficultés similaires lors des inscriptions aux camps de jour et d’été. La demande dépassant également largement l’offre, les parents se retrouvent aussi en difficulté. Essayant de jongler entre leurs responsabilités quotidiennes et les inscriptions en ligne. Bien que les inscriptions aux camps d’été soient désormais ouvertes à la semaine, et permette de débloquer un peu la situation, il reste encore beaucoup à faire pour augmenter la capacité d’accueil.
Il est donc clair que la Ville de Québec doit trouver des solutions proactives afin d’augmenter l’offre de services et améliorer le processus d’inscription. Les parents ont d’ailleurs proposé d’ouvrir les inscriptions à des heures différentes en fonction des cours et des tranches d’âge. Espérons que la Ville prendra en compte ces suggestions pour éviter que cette situation ne se reproduise à l’avenir.
Commentez sur "La loterie des inscriptions aux activités aquatiques"