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Le maire Marchand : toujours vivant !

Les récentes intentions de vote publiées par Léger Marketing ont conduit certains journalistes et analystes à suggérer que Bruno Marchand serait en difficulté. Cependant, à plus d’un an des élections municipales à Québec, le maire semble maintenir une bonne position avec 39 % des intentions de vote. Ce paradoxe mérite une analyse approfondie, notamment dans le contexte économique difficile et en dépit des mesures controversées que son administration a mises en œuvre.

Une analyse d’Alexandre Morin

Traditionnellement, les politiciens en poste sont pénalisés par un ralentissement économique. La conjoncture actuelle, marquée par une économie morose, devrait logiquement jouer contre Marchand. En outre, les réformes qu’il a instaurées, telles que la réduction des voies automobiles, des espaces de stationnement, et l’ajout de pistes cyclables, ont suscité des critiques. Ces mesures, bien qu’ayant pour but d’améliorer la mobilité durable et la qualité de vie, ont aussi généré du mécontentement parmi les résidents et certains médias. Il est à noter qu’en dépit de ces critiques et de la conjoncture économique difficile, 64 % de la population considère que les choses se passent bien à Québec.

Marchand reste donc en tête des sondages à 39%, ce qui indique un soutien persistant parmi une partie significative de l’électorat et ce malgré le contexte économique inflationniste, les récentes pertes d’emploi et la crise du logement. C’est un bon signe pour le maire d’être premier dans les sondages au moment où théoriquement, il devrait être à son plus bas. Il est clair que Marchand conserve un important capital de confiance, ce qui démontre que sa gestion continue à convaincre une portion importante des électeurs.

Les élections sont loin d’être jouées

Certains estiment que la victoire de Sam Hamad est presque acquise, en raison des difficultés apparentes de Marchand. Cependant, cet argument semble prématuré. Bien que les sondages montrent un taux d’insatisfaction de 46 % envers le maire, cette donnée seule ne suffit pas à condamner sa carrière politique. À titre d’exemple, Valérie Plante affichait un taux d’insatisfaction de 49 % dans un sondage Léger publié le 28 octobre 2021, quelque jours avant de remporter les élections municipales avec plus de 14 % d’avance sur Denis Coderre.

De nombreux éléments influencent le résultat d’une élection, y compris la mobilisation des électeurs et la dynamique de la campagne. Il est donc hâtif de conclure que Hamad est le gagnant assuré. Le soutien populaire peut évoluer rapidement, et les électeurs, en période de changement, peuvent être imprévisibles.

Avantage Marchand

Bruno Marchand possède plusieurs avantages notables face à Sam Hamad à l’approche des prochaines élections municipales. D’ici le scrutin, il pourrait potentiellement mettre en avant des réalisations significatives comme le projet du tramway, si ce dernier se concrétise. Le lancement de ce projet, que le maire a défendu bec et ongles auprès du gouvernement caquiste, représenterait un accomplissement majeur de son mandat. Marchand pourrait alors se targuer d’avoir livré la marchandise.  

L’administration Marchand dispose encore de plus d’un an pour exploiter les leviers à sa disposition et mettre en œuvre des politiques visant à améliorer son taux d’approbation. C’est la stratégie classique consistant à introduire des mesures controversées en début de mandat, pour ensuite se concentrer sur des politiques populaires à l’approche des élections. En procédant ainsi, le maire peut espérer que les électeurs se souviendront davantage des réalisations positives, plutôt que des décisions plus difficiles prises en début de mandat.

Un autre argument avancé pour clamer que Bruno Marchand est en difficulté, malgré ses 39 % des intentions de vote face aux 37 % de Sam Hamad, est que Hamad n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature. Cet argument semble peu convaincant. Pourquoi l’annonce officielle de sa candidature entraînerait-elle automatiquement un bond dans les sondages ? L’éventuelle annonce de Hamad ne garantit en rien que ses propositions séduiront les électeurs. Au contraire, ses idées pourraient ne pas résonner avec les aspirations des citoyens. Il est donc hâtif de croire que l’absence d’une déclaration formelle de Hamad soit un obstacle majeur pour Marchand, ou un indicateur clair de la faiblesse de sa position.

Éthique

Un autre facteur important est l’éthique. Bruno Marchand a réussi jusqu’à présent à maintenir une image de gouvernance intègre, ce qui pourrait jouer en sa faveur. En contraste, Sam Hamad, avec son passé au Parti libéral du Québec (PLQ), est associé à des controverses éthiques et des pratiques douteuses. Même sans accusations formelles, la perception compte énormément en politique. Marchand est perçu comme un candidat éthique, tandis qu’Hamad pourrait être vu comme un vestige d’une époque marquée par des scandales.

En somme, malgré les signes de difficultés et les critiques qu’il reçoit, Bruno Marchand reste un concurrent redoutable pour les élections municipales. Son soutien persistant, sa réputation d’intégrité, et les incertitudes entourant la candidature de Sam Hamad laissent la porte ouverte à des évolutions imprévues dans cette course électorale. Il est donc encore prématuré de parier contre Marchand.

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