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Courville : Les marionnettes du tourment

Courville est une création de Ex Machina / Robert Lepage, présentée au Diamant cet automne. (Crédit photo : Raynaud de Lage)Courville est une création de Ex Machina / Robert Lepage, présentée au Diamant cet automne. (Crédit photo : Raynaud de Lage)

Dans Courville, présentée au Diamant du 24 octobre au 9 novembre, Ex Machina et Robert Lepage nous plongent dans le thème de l’adolescence et la technique des marionnettes.

Par Estelle Lévêque

Alors que la compagnie Ex Machina souligne cette année son 30e anniversaire, le spectacle Courville s’installe au Diamant pour douze représentations. Présentée en première mondiale à Québec en septembre 2021, la pièce revient cette année avec une version modifiée. 

Notamment, Robert Lepage a quitté la scène de Courville pour se concentrer sur sa mise en scène, offrant le premier rôle à Olivier Marchand. Ainsi, l’acteur prête son visage mais aussi sa voix au spectacle, en incarnant chacun des personnages, qui prennent la forme de marionnettes. Dans cette réécriture de 115 minutes, contre 200 minutes dans la première version de l’œuvre, les marionnettistes restent inchangés, poursuivant la collaboration de Ex Machina avec Wellesley Robertson III, Caroline Tanguay et Martin Vaillancourt.

En septembre 2024, Courville reçoit trois Prix Gascon-Roux des abonnées du Théâtre du Nouveau Monde pour la mise en scène, la conception de décor ainsi que la conception d’éclairage.

Les dilemmes du drame adolescent

Dans un décor de banlieue de Québec des années 70, Courville nous plonge dans le quotidien adolescent de Simon. Sur fond d’arrivée au pouvoir du Parti Québécois, le jeune homme est en proie aux tourments familiaux, amoureux et internes de son quotidien. Dans un contexte où l’ennui et la morosité pèsent sur l’espoir, Simon essaie tant bien que mal de s’extirper de ses conflits, de dompter ses peurs. Non sans évoquer les traits d’un drame shakespearien, la pièce aborde le thème de l’adolescence et de sa complexité en profondeur. 

Malgré une première partie de la pièce au rythme assez lent, qui se donne le temps d’installer le propos de fond, la deuxième partie image avec brio les dilemmes et émotions de Simon, désormais adopté par le spectateur.

Olivier Marchand dans Courville, de Ex Machina / Robert Lepage. (Crédit photo : Yves Renaud)

Une scène à facettes

La technicité caractéristique des productions Ex Machina se retrouve une nouvelle fois dans ce spectacle. Avec un système de décor qui se lève et s’abaisse, la pièce nous emmène régulièrement dans le sous-sol, où dort Simon après la mort de son père alors que son oncle louche s’installe au rez-de-chaussée. En haut, on voyage d’un décor à l’autre, dans les nombreuses scènes du quotidien de l’adolescent. Ainsi, les rouages huilés de la technique passent efficacement de la banlieue à l’école, de la piscine à l’église, d’une baignade aux Roches Plates à la route de Rimouski.

Le défi des échelles de grandeur des marionnettes est relevé avec ingéniosité. D’ailleurs, ce choix d’interprètes, comme les quelques touches fantastiques intégrées dans la mise en scène, viennent ajouter une certaine poésie et quelques moments d’envol au récit réaliste et souvent grave de l’œuvre.

Courville, de Ex Machina / Robert Lepage. (Crédit photo : Yves Renaud)

L’habileté du bunraku

À l’origine de la création de Courville, Robert Lepage s’est inspiré du bunraku, ce type de théâtre japonais où les personnages sont représentés par des marionnettes de grande taille, manipulées à vue. Grâce aux performances des quatre manipulateurs, on touche à plusieurs moments de belle émotion, où l’on croit apercevoir les humains derrière les pantins.

Courville de Ex Machina / Robert Lepage est présentée au Diamant du 24 octobre au 9 novembre. Pour en savoir plus sur le spectacle, consulter le lien suivant.

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