Des projets d’envergure tels que l’aménagement de la promenade Samuel-De Champlain, la construction du Centre Vidéotron et celle d’un terminal de croisières dans le Port de Québec ont été réalisés grâce à la bonne relation qui existait jadis entre la mairie de Québec et le gouvernement provincial.
Aujourd’hui, cette collaboration bénéfique manque à la région de Québec.
Par Alexandre Morin
Entre le déficit historique de 11 milliards de dollars, les difficultés liées au projet Northvolt, l’immigration incontrôlée, la crise du logement, la hausse du coût de la vie et l’augmentation de l’itinérance, le rêve promis par la CAQ d’un Québec plus prospère s’est avéré illusoire. Et ce constat frappe de plein fouet la région de la Capitale-Nationale.
Non seulement le gouvernement de la Coalition avenir Québec a échoué dans son projet économique pour la région de Québec, mais il a également brisé la relation proactive que l’administration municipale de Québec entretenait avec les gouvernements libéraux de Jean Charest et de Philippe Couillard, plongeant ainsi Québec dans une impasse en matière de réalisation de grands projets.
En effet, en ayant tergiversé et ralenti les projets du réseau de transport structurant et du troisième lien, la CAQ se retrouve, après six ans au pouvoir, sans aucun projet d’envergure réalisé à Québec.
Économie de Québec au ralenti
François Legault a fondé la Coalition avenir Québec avec un objectif clair : développer le potentiel économique du Québec. Cependant, force est de constater que la région de Québec n’a pas bénéficié des politiques économiques des caquistes. À en croire certains indicateurs économiques, la situation se portait mieux sous les gouvernements libéraux.
« On vous offre un gouvernement économique, au service des familles. On veut bâtir un Québec plus riche ».
Discours de clôture de François Legault lors du Grand débat des chefs 2018 diffusé à la télévision de Radio-Canada
Malgré la promesse de François Legault d’enrichir les Québécois, les familles de la région de la Capitale-Nationale s’enrichissaient plus sous les libéraux de Philippe Couillard.
En effet, selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, le revenu médian après impôts des familles de la Capitale-Nationale a augmenté de 8,2 % sous le gouvernement Couillard de 2014 à 2018, tandis qu’il n’a augmenté que de 6,7 % de 2018 à 2022 sous le premier mandat du premier ministre Legault.
Les familles de Québec s’enrichissaient donc davantage sous les libéraux, et ce malgré le fait que la fonction publique, un employeur majeur dans la région, était de taille moindre sous leur gouverne comparée à celle des caquistes.
L’itinérance dans la Capitale-Nationale a augmentée de 36% de 2018 à 2022.
Source: Ministère de la Santé et des Services sociaux
De plus, les projets et politiques économiques du gouvernement caquiste semblent s’être faits au détriment de la région administrative de la Capitale-Nationale, qui a vu sa part du PIB national passer de 9,8 % lors de l’arrivée au pouvoir de François Legault à 9,5 % en 2022.
Symptôme de la négligence du gouvernement provincial pour l’économie de Québec, pour la première fois depuis plus de 20 ans, l’économie de Québec a subi une période de décroissance en 2023. La Capitale-Nationale s’est alors retrouvée en dernière position parmi les grandes villes canadiennes pour sa capacité à créer de la richesse.
Collaboration brisée
Les citoyens de Québec ont de quoi être nostalgiques de la bonne relation qui existait entre le maire Labeaume et les gouvernements libéraux.
Depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, l’époque des grands projets à Québec semble révolue. Les caquistes ont d’abord mis fin aux bonnes relations avec le maire Labeaume, puis ont fait de même avec le maire Marchand, plongeant ainsi la Capitale-Nationale dans une impasse pour la réalisation de grands projets.
Que ce soit les obstacles répétés de la CAQ au projet de tramway, Éric Caire accusant le maire Marchand de « polluer l’existence des automobilistes », ou le ministre François Bonnardel déclarant que ce n’est pas au maire de Québec de dicter l’agenda du conseil des ministres, les exemples ne manquent pas pour illustrer les tensions entre le gouvernement provincial et la Ville de Québec.
Geneviève Guilbault
Mais la preuve irréfutable du manque de désir de collaborer avec l’administration Marchand de la part du gouvernement caquiste vient de sa ministre des Transports.
Geneviève Guilbault n’a plus aucune crédibilité auprès des citoyens de Québec. Son maintien en poste, après avoir été la politicienne qui a le plus trompé les citoyens dans l’histoire récente de la ville, témoigne littéralement d’un manque de respect envers l’intelligence des gens de la vieille capitale.
En politique, qu’une personne soit compétente ou non, tout est une question de perception. Avoir qualifié le maire Labeaume de personne « amère » lors de son départ de la vie politique après plus de 13 ans au service des citoyens témoigne d’une personnalité incompatible avec le concept même de collaboration.
Sa performance risible, ridiculisée à l’échelle de la province, et son jeu politique peu subtil dans le dossier du tramway et du 3ᵉ lien forcent à émettre un constat simple : si la CAQ considère réellement Québec, elle ne peut pas laisser Geneviève Guilbault gérer les dossiers de transport dans la région.
Son maintien en poste alimente le cynisme de la population de Québec à l’égard des annonces gouvernementales en matière de transport, comme en témoigne le faible enthousiasme suscité par son appel d’offres international pour le projet de troisième lien.
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