La Coalition pour le droit de manifester a lancé ce soir au conseil municipal de Québec sa campagne Pour le droit à l’espace public sans discrimination.
Le groupe entend dénoncer les pratiques du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) qu’il juge discriminatoires, particulièrement envers les personnes racisées, les personnes en situation d’itinérance et les manifestants.
Par Alexandre Morin
L’organisation accuse l’administration Marchand de tolérer des symboles controversés tels que le Thin Blue Line (TBL), une bande bleue associée par certains groupes à des idéologies d’extrême droite.
La Coalition a remis au conseil une lettre signée par 32 organisations, exigeant l’interdiction du port de ce symbole par les agents du SPVQ. Le groupe a également déposé un calendrier montrant plusieurs membres des corps policiers arborant le TBL, notamment sur des bannières officielles de la Ville.
Un symbole controversé
La Coalition affirme que le Thin Blue Line, popularisé aux États-Unis, est perçu comme un emblème raciste. « Ce symbole légitime la haine envers les personnes racisées. Le tolérer, c’est cautionner une idéologie d’extrême droite », estime Selma Lavoie, porte-parole de la Coalition.
Plusieurs corps policiers, comme le SPVM et la GRC, ont déjà interdit ce signe en raison de ses connotations problématiques.
Selon la Coalition, la Ville de Québec contrevient ainsi au Code de déontologie des policiers, qui impose un devoir de neutralité et d’impartialité. Une photo sur le site officiel du SPVQ montre même deux policières arborant le symbole. « Comment l’administration Marchand peut-elle tolérer cela? » questionne Mme Lavoie.
Un appel à des actions concrètes
La campagne de la Coalition vise plus largement à mettre fin au profilage social, racial et politique dans l’espace public. L’organisme dénonce notamment la surjudiciarisation des personnes en situation d’itinérance et la surreprésentation des personnes racisées dans les interpellations du SPVQ comme en témoigne un récent article du Globe and Mail.
Le groupe cite également le contrôle accru de certaines manifestations, notamment celles en solidarité avec la Palestine.
« Les pratiques actuelles briment le droit d’occuper l’espace public et de manifester. Nous exigeons des actions concrètes pour y mettre fin ».
Anne-Valérie Lemieux Breton, porte-parole de la Coalition pour le droit de manifester
À moins d’un an des élections municipales, la Coalition maintient la pression et promet de poursuivre ses revendications cet hiver. L’organisation souhaite que la Ville reconnaisse le profilage pratiqué par le SPVQ, mène une enquête statistique sur les interpellations et veille au respect des droits de toute la population.
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