Entreprise d’apiculture du quartier Maizerets, La Ruchette se fait précurseuse dans l’élevage d’abeilles sélectionnées génétiquement pour résister au climat québécois.
Par Estelle Lévêque
Naomie Bleau n’avait pas pour projet de se lancer dans l’entreprenariat, initialement. Ni même dans l’apiculture, d’ailleurs. C’est lorsqu’elle rencontre ce sujet au cours de sa maîtrise en biologie qu’elle développe son intérêt et ses connaissances des abeilles et de leur milieu.
« J’ai tout de suite adoré. Puis, j’ai travaillé sur ce sujet en recherche pendant trois ans », résume-t-elle. Finalement, l’opportunité de s’installer dans son local actuel du quartier Maizerets confirme le lancement de son entreprise, en 2021. Depuis, La Ruchette offre des formations, du matériel et même des abeilles aux apiculteurs professionnels comme amateurs.
Un manque crucial d’autonomie apicole
L’hiver au Québec représente un réel défi dans le domaine apicole. Chaque année, ce sont, en moyenne, 30% des colonies d’abeilles qui meurent au Canada. Pour contrer ces pertes, les apiculteurs importent de l’international de nouvelles colonies chaque printemps, pour pouvoir débuter leur saison à temps.
Pour Naomie, qui a nourri une expertise en élevage d’abeilles, il est possible d’offrir des solutions plus locales. Notamment, en développant le « banquage » de reines, une pratique consistant à placer des reines dans un environnement contrôlé pendant tout l’hiver.
« Dès la fin du mois d’août, on élèverait des reines dans des ruches à température contrôlée. On les garderait vivantes jusqu’au printemps, pour les avoir disponibles dès le mois d’avril. Ça nous permettrait d’avoir des reines de qualité, adaptées au climat québécois, au moment où on en a le plus besoin. »
Naomie Bleau, propriétaire de l’entreprise La Ruchette.
Selon Naomie Bleau, l’hivernage des reines permettrait de contribuer à l’autonomie apicole en favorisant l’élevage d’abeilles locales adaptées au climat québécois. Aussi, cette technique permettrait de réduire les risques, issus de l’importation d’abeilles, liés aux maladies, parasites et génétiques non adaptées.
Du temps, du matériel, des abeilles
Pour mener à bien l’expérimentation de cette technique, Naomie Bleau compte sur l’accompagnement du Centre de recherche en sciences animales de Deschambault, qui développe une recherche dans le domaine depuis quelques années. À terme, La Ruchette se ferait précurseuse de ce type d’élevage dans l’Est du Québec ; un avantage concurrentiel non négligeable.
« La demande pour les abeilles est majeure. Cette année, on a vendu nos colonies en deux jours », explique Naomie. Afin d’atteindre ses objectifs, La Ruchette a lancé une campagne de sociofinancement.
« Le but de la campagne, c’est de nous permettre de produire plus d’abeilles, plus tôt en saison. La campagne va nous servir, tout d’abord, à acheter plus d’abeilles et le matériel qui vient avec. Ensuite, on veut mettre en place un programme plus rigoureux de sélection génétique. Donc, des tests avec des outils qui sont plus poussés et dédier une plus grande partie de notre temps à cette recherche. »
Naomie Bleau, propriétaire de l’entreprise La Ruchette.
Éveiller à l’apiculture
En plus de ce nouveau projet, La Ruchette poursuit son activité destinée aux apiculteurs professionnels et amateurs. En offrant des formations et de la vente de matériel et d’abeilles, l’entreprise intéresse particulièrement les personnes novices, qui souhaitent se lancer dans l’apiculture.
« Entre la théorie et la pratique, il y a vraiment un gros bond. Se mettre les mains dans une ruche avec des milliers d’abeilles, ça peut être épeurant la première fois ! Donc on a développé cet atelier, pour les gens qui n’ont jamais vu d’abeilles ou presque, mais qui aimeraient en recevoir sur leur terrain, ou même sur le toit de leur bloc. »
Naomie Bleau, propriétaire de l’entreprise La Ruchette.
Pour en savoir plus sur La Ruchette, consulter le lien suivant. Pour soutenir le projet sur la plateforme La Ruche, suivre ce lien.
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