Aubes et THIRST au cœur du Mois Multi

Hier soir, au Diamant, le Mois Multi a présenté Aubes et THIRST, deux performances uniques mêlant musique et visuel. Ces œuvres, profondément immersives, ont transporté les spectateurs dans des univers captivants, alliant innovation artistique et maîtrise technique.

Par Juliet Nicolas

La soirée a débuté avec Aubes, une œuvre d’Alexis Langevin-Tétrault et Guillaume Côté. Pendant 25 minutes, le public a été invité à un voyage sensoriel où sons et images dialoguent harmonieusement. Fidèle à son nom, la performance évoquait le lever du jour : des lumières naissaient progressivement, révélant des formes abstraites et des silhouettes éthérées, tandis que des éclats de couleurs jaillissaient de l’obscurité. Soutenue par des sons organiques et des effets visuels envoûtants, cette œuvre baignait dans une douce mélancolie enveloppant les spectateurs.

Deux concepts clés ont enrichi cette expérience. Tout d’abord, la persistance rétinienne, où une image reste brièvement gravée sur la rétine après sa disparition, créant des transitions fluides et hypnotiques. Egalement, les seuils critiques de perception, ces moments où un stimulus atteint une intensité frappante, intensifiant l’immersion du spectateur. Ensemble, ces éléments ont façonné une expérience fascinante autant que déstabilisante.

THIRST : une transe hypnotique 

Après l’entracte, THIRST a pris possession de la scène avec une énergie brute et sans retenue. Sous la direction de Franck Vigroux et enrichie de l’univers visuel de Kurt d’Haeseleer, cette performance audiovisuelle a plongé le public dans un maelström de sons abrasifs et de projections saturées.

Pendant 53 minutes, des images vibrantes et évocatrices, inspirées par des paysages d’errance, s’entremêlaient à une musique puissante et libérée, soutenant une tension constante.

L’essence du Mois Multi

Avec Aubes et THIRST, le Mois Multi affirme une fois de plus sa vocation de laboratoire d’art expérimental. Ces deux performances, bien que très différentes, ont partagé une ambition commune : plonger les spectateurs dans des univers immersifs et accessibles.

Les effets stroboscopiques, d’une précision remarquable, et une fluidité ininterrompue illustrent l’excellence technique des deux œuvres. Chaque détail sonore ou visuel contribuant à une immersion totale et révélant tout le talent des artistes.

Ces créations prouvent que l’art avant-gardiste, loin d’être distant ou élitiste, peut être à la fois profondément touchant et captivant. Le Mois Multi nous a ainsi offert une soirée mémorable, qui célèbre avec audace les sens et l’imaginaire, tout en repoussant les frontières de la perception artistique.

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