Il faut pouvoir trouver les mots pour décrire ce qui se passe en politique, un peu partout. À Québec, c’est moins pire que les guerres et dirigeants du monde, mais il se passe néanmoins quelque chose de particulier.
Une chronique de David Lemelin
En principe, un maire élu est solidement en place. Au municipal, c’est le palier de gouvernement le plus stable. Les grandes villes peuvent connaître des soubresauts qu’on ne voit pas ailleurs (Montréal est le meilleur exemple), mais ça n’élimine pas la stabilité traditionnelle du municipal. Jean-Paul L’Allier a été là pendant 16 ans, Régis Labeaume pendant 14 ans (que c’était long!), Jean Pelletier pendant 11 ans, Gilles Lamontagne pendant 12 ans…
Or, Bruno Marchand n’est pas assuré d’être réélu. Les banlieues ne l’appuient pas (c’est dur de gagner sans elles!), le centre-ville est derrière lui, mais pas dans une domination incontestée, ce qui laisse de l’espace et de l’espoir pour un changement.
On l’a vu, Sam Hamad (hé oui!) est dans le décor. Il est en recrutement, il a attiré une élue de Québec d’abord avec lui (Isabelle Roy), il fait des entrevues pour engager du personnel et des candidats… bref, il sera de la course. Puis, il y a l’ami Claude Villeneuve qui a dit oui devant l’hôtel. Pour l’instant, ça ressemble davantage à quelqu’un qui veut faire monter sa valeur sur le marché (comme candidat du PQ?) qu’à une menace tangible pour Marchand. On a beau l’apprécier, le trouver vif d’esprit, intelligent et pertinent, pour renverser Marchand, ça prend quelqu’un qui ne lui ressemble pas du tout. Or, Villeneuve, c’est souvent un Marchand qui a de meilleures « punch lines ». Pas certain qu’on va se garrocher sur lui, dans les banlieues, là où se mènera le véritable combat.
Y en aura-t-il d’autres? Mathématiquement, plus ils seront et plus Marchand sera heureux. Les mécontents vont se diviser et lui, il pourra fédérer ses appuis.
Reste à mesurer le pouvoir d’attraction de Hamad. Oui, c’est une drôle de phrase, j’en conviens. Personnellement, je l’ai écrit, sa candidature me donne l’impression de surplace, d’un vieux film qu’on va nous repasser en annonçant qu’on en a fait une version HD avec du son « surround ». Ça reste la même recette, la même approche, la même famille politique où les scandales de financement sont des habitudes de la maison. On aime ça, aider nos amis, que voulez-vous!
Alors, est-ce que je serai enthousiaste lorsque la campagne sera venue? Est-ce que je serai excité et soulevé par la qualité des débats? Est-ce que je crois que l’avenir de Québec est radieux?
Comment dire…
Ça se peut, oui. Mais, pour le moment, pas sûr que le film qu’on nous annonce est si inspirant…
Commentez sur "BIENTÔT À L’AFFICHE"