Depuis l’introduction des rues partagées par la Ville de Québec, le sentiment de sécurité des usagers demeure un enjeu majeur. Malgré les objectifs visant à ralentir la vitesse automobile à 20 km/h et à prioriser les piétons et cyclistes, ces directives ne sont pas toujours respectées.
Ainsi, le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste (Compop) met en avant la nécessité d’aménagements structurants pour imposer efficacement les principes des rues partagées. En effet, sans ces mesures, le respect des priorités accordées aux piétons et aux cyclistes reste difficile à garantir. Parmi les solutions envisagées, des effets d’entonnoirs aux intersections ou des configurations de rue en « zigzag » sont proposés comme moyens concrets pour renforcer la sécurité et marquer clairement le caractère particulier de ces espaces. Gabrielle Verret, permanente au Compop, explique : « Il faut trouver des aménagements qui permettent d’imposer un ralentissement, de donner un signal clair que l’on arrive sur une rue particulière. »
Le déneigement : un obstacle récurrent mais évitable
En parallèle, le déneigement représente un autre défi majeur. En effet, sa prise en charge par les résident·e·s aggrave l’insécurité dans les rues partagées. Les zones refuges, fréquemment recouvertes de neige tout l’hiver, sont restées inaccessibles, tandis que les résidents du côté du stationnement ont rencontré des difficultés supplémentaires. Selon le Compop, ces problèmes auraient pu être évités. Marie-Ève Duchesne, également permanente au Compop, souligne : « Quiconque a vécu l’implantation de la rue Sainte-Claire comme rue partagée se rappelle de la saga du déneigement ! Une saga qui aura pris fin avec une consultation publique le 18 décembre 2014. »
Lors de cette consultation, la Ville avait accepté de prendre en charge le déneigement, une solution qui semble aujourd’hui oubliée. Pourtant, comme le souligne Mme Duchesne : « Pourquoi remettre en place un système déjà défaillant ? » Face à ce constat, le Compop appelle la Ville à revoir ses pratiques et à garantir une gestion adaptée des rues partagées, même en hiver. En outre, la question de la machinerie nécessaire pour le déneigement revient régulièrement, sans réponse concrète. Cette justification, déjà évoquée lors du projet de la rue Sainte-Claire, n’a pas évolué. Pour Mme Duchesne, il est impératif que la Ville inclut les rues partagées dans sa stratégie globale d’aménagement et d’entretien. « On ne peut pas exiger d’un côté que les automobilistes changent leur vision concernant la rue partagée sans que la Ville fasse elle aussi son effort », affirme-t-elle. Appelant ainsi à une refonte urgente de la vision municipale sur cette question.
Un avenir prometteur malgré les défis
Enfin, malgré les imperfections des projets existants, le Compop reste résolument engagé à promouvoir un faubourg complet de rues partagées. Selon l’organisme, la Ville doit apporter rapidement les améliorations nécessaires à ces aménagements, tout en préparant de nouveaux projets. Ces espaces doivent devenir des zones sécuritaires et conviviales, capables de répondre aux enjeux de mobilité et climatiques actuels. Continuer avec le statu quo mettrait en péril l’acceptabilité sociale de ces initiatives. Un risque que le Compop cherche à éviter.

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