Paulette Dufour : un parcours guidé par la passion

Depuis plus de 45 ans, Paulette Dufour promeut le milieu culturel de Québec et a participé à développer les carrières d’artistes de renom. Rencontre avec une passionnée d’art et de musique, qui ne compte pas quitter son poste de sitôt.

Par Estelle Lévêque

De la rencontre entre sa passion pour le monde culturel et pour celui des médias est née la carrière de Paulette Dufour. D’abord étudiante en journalisme à l’Université Laval, puis journaliste culturelle pour Radio-Canada, elle s’oriente en 1978 vers les relations de presse. Aujourd’hui encore, elle travaille à faire connaître au grand public des spectacles, concerts et artistes de passage à Québec.

Un écosystème culturel riche

C’est avec la pièce de théâtre Les fées ont soif, signée par Denise Boucher, que tout a débuté. Parue en 1978, la pièce et plaidoyer féministe, jugée blasphématoire, crée une vague de scandale. Paulette, alors âgée de 30 ans, en assure les relations de presse. Un premier mandat réussi, avec une salle comble le soir de la première au Palais Montcalm, qui lui a valu le soutien du producteur, Frank Furtado, décédé en décembre dernier. « Il m’a confié plein de mandats ensuite. […] C’était mon mentor, une personne extraordinaire », confie Paulette Dufour. 

Depuis son logis dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, Paulette garde un œil sur l’ébullition culturelle de Québec. Qu’elle en assure les communications ou non, elle passe de nombreuses soirées à assister aux concerts, pièces de théâtre et événements qui animent les salles de spectacles du centre-ville. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’elle a choisi le Faubourg Saint-Jean comme lieu d’adoption. « Ça me prend vingt minutes pour rejoindre le Palais Montcalm, vingt minutes pour La Bordée, douze minutes pour le Grand Théâtre, dix pour le Périscope et cinq pour Premier Acte ! », se réjouit-elle.

Par amour de l’art

Parmi les motivations qui l’ont incitée à choisir cette carrière, son goût pour l’art semble indéniable. « J’ai toujours eu des mandats pour des personnes que j’admirais », résume celle qui a assuré les relations de presse de Juliette Gréco, Pierre Perret, Gilles Vigneault, Yvon Deschamps, Jacques Higelin, Michel Rivard ou encore Daniel Lavoie.

« La seule fois où je n’étais pas sûre d’accepter le mandat, quand j’ai jasé avec l’artiste, j’ai changé d’avis », explique Paulette Dufour, en se rappelant ses échanges avec Jean Guida, qui s’est fait connaître pour ses spectacles de travesti sous le nom de Guilda. « Il me racontait ses prestations auprès des soldats pendant la guerre. Je trouvais ça fascinant. Je lui ai dit ; c’est ça qu’il va falloir raconter aux médias ! »

Au cours de ses 45 ans de carrière, Paulette Dufour a assuré les communications de plusieurs salles de spectacles, organismes et événements majeurs à Québec. Parmi eux, le Palais Montcalm, le Grand Théâtre de Québec, les Violons du Roy, ou encore le Festival d’Été de Québec, de 1978 à 2009.

Les événements de Québec d’hier à aujourd’hui

De ses nombreux souvenirs, la relationniste de presse note, entre autres, l’évolution flamboyante de cet événement phare de Québec. Alors que les passes pour le FEQ se vendent aujourd’hui en seulement quelques heures à 165$ l’un, les entrées pour les premières éditions chiffraient à 2$, puis 5$. « Et les gens chialaient ! », lance Paulette Dufour, amusée.

« Il n’y avait pas de concerts sur les Plaines, à ce moment-là. Ça se passait au Pigeonnier (NDLR : Le Pigeonnier est aujourd’hui plus connu sous le nom du Parc de la Francophonie) et Place d’Youville. La première fois que Jorane est venue au Festival d’Été, elle jouait dans un petit théâtre, ou bar, derrière la porte Saint-Jean -aujourd’hui devenu le Sapristi-. Elle jouait là, toute seule, dans sa robe paysanne longue, avec ses joues rondes, … Elle a fait du chemin depuis ! »

Paulette Dufour

Aujourd’hui, Paulette Dufour collabore toujours avec plusieurs artistes européens et québécois de passage à Québec et dans la région. En soutenant qu’elle ne souhaite pas prendre sa retraite et que ce sera plutôt « [sa] retraite qui [la] prendra », elle reste à l’affût des nouveautés culturelles de nos quartiers. En ce moment, elle assure, par exemple, les relations de presse des concerts de Manu Katché au Palais Montcalm et de l’Harmonie des Saisons, à l’église Saint-Dominique.