Raymond Poirier tirera sa révérence de la présidence du conseil de quartier du Vieux-Limoilou le 16 avril prochain, après 10 ans d’implication marquée par un engagement axé sur la collaboration.
Par Alexandre Morin
C’est après un passage dans le monde des médias que M. Poirier, il y a une décennie, a décidé de s’impliquer davantage dans son quartier.
En voulant organiser une grande fête dans la Vieux-Limoilou, il s’est retrouvé à collaborer avec le conseil de quartier, accédant ensuite à la présidence. La fête familiale avait d’ailleurs été un succès, accueillant près de 10 000 personnes.
« J’avais le désir de monter un gros projet, une grande fête familiale dans le quartier. Un peu dans l’optique que j’avais des jeunes enfants […] Il y avait un message intéressant à s’approprier vraiment la 3e Avenue pour ce grand événement-là », explique-t-il.
« [J’ai réalisé] que le conseil de quartier, en tant qu’entité, avec de l’huile de bras et de bonnes idées, permettait de rassembler des gens, de mobiliser du monde, puis après ça, tout a déboulé au cours des neuf années suivantes », résume-t-il en évoquant ses débuts au sein de l’instance.
Conseil de quartier
Pour cet habitué des conseils de quartier, leur action se divise en trois volets : d’abord, le pouvoir de consultation et de documentation, suivi des recommandations, notamment auprès de la Ville et des conseillers municipaux, et enfin, l’action concrète.
« Il y a plusieurs manières d’avoir des résultats et de faire avancer les dossiers ».
Raymond Poirier
La consultation des résidents et la collaboration avec les différents acteurs du milieu ont toujours été essentielles pour M. Poirier.
Qualité de l’air
Parmi les réalisations menées dans le quartier grâce à l’implication du conseil sous sa présidence, Raymond Poirier affirme être fier de tous les projets, mais considère que Limoil’Air est vraiment celui qui se distingue le plus.
« Limoil’Air a une place particulière dans mon cœur », explique-t-il. « D’un point de vue financier, c’est certain que c’est le projet le plus ambitieux », ajoute-t-il.
« Au départ, les gens s’étaient mobilisés un peu dans une logique de pression politique ».
Raymond Poirier
Limoil’Air est un projet citoyen lancé en 2022 à Limoilou en réaction aux enjeux de pollution de l’air. En collaboration avec des experts, 75 capteurs ont été installés sur des habitations pour mesurer la qualité de l’air en continu.
Porté par le conseil de quartier et la plateforme Revolv’Air, il a permis aux citoyens de mieux comprendre l’impact des contaminants atmosphériques et a incité les autorités à renforcer la surveillance de la pollution.
« Tranquillement, le projet a vraiment grandi ».
Raymond Poirier
« Ce n’est pas juste des experts qui documentent, c’est des citoyens qui se développent une expertise », explique-t-il, soulignant la collaboration entre les citoyens et les scientifiques, unis par le désir commun d’assurer une bonne qualité de l’air dans le quartier.
Raymond Poirier souligne que, grâce à ce travail de documentation, le ministère de l’Environnement a mis en place un groupe de travail sur les contaminants atmosphériques. La Ville de Québec et le Port se sont également préoccupés davantage des enjeux de qualité de l’air dans Limoilou. « C’est l’effet Limoil’Air, on peut dire », affirme-t-il.
Transport
Comme dans les autres quartiers centraux de la ville, le Vieux-Limoilou s’est vu transformé par les enjeux de mobilité et l’intégration du projet de tramway dans le secteur.
« Il y a eu beaucoup de démarche autour du tramway, autour de la place du vélo par la bande avec les pistes cyclables », explique M. Poirier, affirmant que le conseil de quartier a été présent pour consulter les citoyens sur ces enjeux de cohabitation entre les différents modes de transport.
Selon lui, le conseil de quartier permet de mettre en lumière des enjeux moins visibles, souvent éclipsés par les grands dossiers, mais tout aussi importants. Il donne en exemple la 9e Avenue, qui, selon lui, devrait faire l’objet d’un verdissement, être rétrécie et sécurisée.
Terminal de conteneurs
Contrairement à d’autres acteurs du milieu, comme la Table citoyenne Littoral Est ou encore la conseillère municipale et cheffe de Transition Québec, Jackie Smith, M. Poirier estime qu’il est encore trop tôt pour déterminer si le projet de terminal de conteneurs envisagé par l’entreprise QSL est bénéfique ou non pour le quartier.
« Ça va être à l’administration portuaire de faire la démonstration que ce projet-là a soit un impact neutre, soit un impact favorable sur la qualité de l’air », explique-t-il.
L’enjeu soulevé par les détracteurs du projet est que celui-ci entraînerait une hausse du camionnage dans le quartier, ce qui nuirait à la qualité de l’air.
« Si le projet amène plus de camionnage et amène plus d’émissions polluantes, c’est certain que c’est une préoccupation », ajoute-t-il.
Quartier reconnu pour sa forte mobilisation autour des enjeux de qualité de l’air, de mobilité et d’environnement, le Vieux-Limoilou a pu compter, au cours des dix dernières années, sur un conseil de quartier engagé et à l’écoute sous la présidence de Raymond Poirier.
« Dans la dernière décennie, le quartier s’est transformé favorablement », explique-t-il. « Il y a quand même plus d’arbres qu’il y en avait il y a 10 ans, il y a quand même plus d’options sécuritaires de déplacement qu’il y en avait, il y a quand même une préoccupation plus vive relativement aux émissions de polluants », souligne-t-il.
Présent pour soutenir les citoyens et porter leur voix, le conseil de quartier aura, sous sa gouverne, misé sur la collaboration pour faire avancer les dossiers.
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