Québec s’est laissé emporter par Zaho de Sagazan ce soir, dans un Impérial Bell plein à craquer. Magnétique et bouleversante, la jeune artiste française a offert un spectacle aussi émouvant qu’électrisant, marqué par l’autodérision et une sensibilité à fleur de peau.
Par Juliet Nicolas
Une ascension fulgurante
À 25 ans, Zaho de Sagazan bouscule tout sur son passage avec son style bien à elle. En mars 2023, elle dévoile La Symphonie des éclairs, un premier album mêlant chanson française avec des sonorités électro modernes et des textes justes et puissants. Résultat ? Quatre Victoires de la musique en 2024 et une carrière qui s’emballe. En septembre, elle prendra d’assaut l’Olympia avec dix dates à guichets fermés, rien de moins.
Elle brille aussi sur des scènes prestigieuses : clôture des Jeux olympiques de Paris avec son interprétation de Sous le ciel de Paris popularisée par Édith Piaf ou encore le Festival de Cannes, où elle ose une reprise étonnante de Modern Love de David Bowie.
Ses chansons creusent des thèmes forts – l’amour, les rêves, l’hypersensibilité – portés par des mélodies qui frappent. Sa voix grave, ses notes de piano et ses rythmes électro créent un univers qui prend aux tripes et ne lâche pas.
Un sens inouï de la scène
Accompagnée de ses meilleurs amis et musiciens, Tom, Rémi et Simon, Zaho de Sagazan s’amuse autant qu’elle émeut. En effet, chaque instant sur scène respire la complicité et un humour pétillant. En partageant avec malice : « Le dramatique fait partie de mon anatomie », elle assume pleinement sa folie créative. Cette touche d’excentricité se reflète aussi dans ses amours fantasmagoriques, une source d’inspiration pour certaines de ses plus belles chansons, dont L’Inconnu.
« Rêver ne fait de mal à personne, et ça fait des jolies chansons »
Mais derrière l’humour et l’autodérision, Zaho de Sagazan dévoile aussi ses névroses qu’elle embrasse fièrement : « Aller au psy en souriant, c’est mon approche. Je fais partie de ces gens très sensibles. Pleurer sur scène, sur un piano, ça me fait un bien fou. Ce que je pensais être un défaut est devenu ma qualité et mon métier. » Ces mots résonnent particulièrement dans La Symphonie des éclairs, dédiée « aux tempêtes, aux compatissants, aux gentils, et surtout aux gens vivant intensément. »

Une tempête d’émotion
Avec une mise en scène léchée, elle incarne chaque chanson avec intensité. « Je ne suis jamais plus heureuse que sur scène », répète-t-elle souvent, et cela se ressent pleinement. D’abord timide, la salle finit par lâcher prise : on danse, on rit, on pleure même. De plus, l’artiste n’hésite pas à quitter la scène pour rejoindre la foule, renforçant une proximité unique avec les spectateurs. Concluant cette soirée sur une note d’optimisme avec Malgré les catastrophes, la vie est belle, les frissons étaient au rendez-vous jusqu’au bout.
Après Québec, Zaho de Sagazan se produira à Montréal le 8 avril au MTELUS, avant de poursuivre sa tournée canadienne à Toronto et Ottawa.

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