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Alphabeille Vanier fonce à nouveau pour mieux comprendre

Alphabeille Vanier fonce à nouveau pour mieux comprendreSur la photo: Plusieurs élèves en compagnie de la réalisatrice, de leur professeure Émilie Buttin et du coordonnateur d’Alphabeille Vanier, Richard Dallaire. À l’arrière : Yvon Hamel, Émilie Buttin, Monique Lescarbeau, Michel Labbé et Émilie Allison. À l’avant : Jocelyne Georges, Claudette Blanchette, Marcel Fortier, et Richard Dallaire. Photo : Katia Lavoie

Vanier — Les 13 personnes en démarche d’alphabétisation de l’organisme Alphabeille Vanier qui ont publié le livre Foncer pour mieux comprendre l’an dernier sont de retour avec un documentaire du même nom. Ce film témoigne de leurs difficultés et de leurs réussites, mais se veut aussi et surtout une façon de lancer un message fort : celui de ne pas abandonner.

Par Katia Lavoie

Avec cette production, Alphabeille Vanier boucle la boucle de son 25e anniversaire. Il y a trois ans, le groupe a décidé de concrétiser les deux projets pour marquer le coup en grand. Les élèves ont ainsi accepté de se laisser filmer en plein apprentissage par la réalisatrice ÉMILIE ALLISON même si leurs difficultés ne les laissaient pas toujours paraitre sous leur meilleur jour. «Quand Émilie nous a dit qu’on dit qu’on écrivait un livre, je l’ai regardé et je me suis mise à pleurer. J’ai dit : « comment veux-tu écrire un livre quand tu ne sais pas l’écrire? »», raconte MONIQUE LESCARBEAU qui ne connaissait pas une seule lettre à son arrivée à l’organisme.

Ténacité

Les élèves ont travaillé dur pour y arriver avec, en plus de la motivation de s’instruire, l’envie d’en motiver d’autres à marcher sur leurs traces. «Si ça peut aider les jeunes à ne pas lâcher l’école, je ferais 1000 films pour ne pas qu’ils aient de la misère comme on a eu», soutient Mme Lescarbeau. «On voudrait passer un message aux gens de Vanier comme quoi il ne faut pas rester enfermer s’ils ont de la misère à lire et à écrire. Il faut sortir et venir nous voir», ajoute MARCEL FORTIER.

S’ils tiennent tant à ce que leurs efforts portent ses fruits auprès des autres, c’est qu’ils ont vécu de nombreuses problématiques au quotidien. Mme Lescarbeau ne pouvait pas remplir seule un formulaire et lire les panneaux de signalisation sur la route. M. Fortier a subi du harcèlement sur son milieu de travail au point où il a fait une grave dépression.  «J’ai été ridiculisé et même détaché (risquant ainsi de tomber du toit) et je ne le savais même pas», relate l’homme qui se porte très bien aujourd’hui et effectue beaucoup de bénévolat.

Toute cette réalité, la réalisatrice l’a constatée en passant du temps avec les participants lors du tournage dans les classes d’Alphabeille. «Le plus frappant, c’est de voir à quel point l’écriture et la lecture dans le quotidien c’est important, ne serait-ce que pour aller à l’épicerie, et de choisir des produits sur une tablette», souligne Mme Allison. À leur contact, elle a également remarqué de la lumière c’est-à-dire leurs victoires, l’ambiance familiale qui règne chez Alphabeille et la façon dont ces gens se sont ouverts au monde seulement parce qu’ils sont maintenant capables de lire et d’écrire.

Ce documentaire, filmé dans un style direct et caméra à l’épaule, est disponible depuis le 17 novembre sur le site Web d’Alphabeille Vanier

Encore aujourd’hui, une personne sur cinq éprouve des difficultés majeures à comprendre et à utiliser un texte écrit au Québec soit plus d’un million d’adultes âgées entre 16 et 65 ans.

LOrganisation de coopération et de développement économique (OCDE)

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