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École de cirque : 20 ans d’acrobatie

2e Bal masqué de l’École de cirquePhoto : Archives

Limoilou — En fondant l’École de cirque il y a 20 ans, Michel Rousseau voulait donner une chance à des jeunes de découvrir son art. L’établissement est devenu avec le temps bien plus qu’un milieu d’apprentissage. Il a évolué en un lieu de création, de loisirs, d’émergence de talents professionnels ainsi qu’en exemple d’implication dans la communauté. Portrait d’une transformation avec son codirecteur général, Yves Neveu.

Par Katia Lavoie

Dans quel contexte l’École de cirque a-t-elle été fondée?

Michel Rousseau était un artiste axé vers les spectacles de rue qui, en voyant l’intérêt de certains jeunes, a décidé de s’entendre avec une école. Les fins de semaine, il en rassemblait quelques-uns pour les initier. Après plus d’un an, il s’est rendu compte que l’intérêt était plus important qu’il le croyait. Alors, il a mis en place un programme d’activités récréatives pour l’école. Ils ont commencé dans un gymnase pour ensuite se développer au Pavillon de la jeunesse.

Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le défi en 2004?

À l’époque, l’école était installée dans l’église Saint-Esprit depuis un an. Elle éprouvait des problèmes de financement et de croissance. Étant dans le monde du cirque depuis plus de 25 ans, on m’avait demandé si je pouvais donner un coup de pouce. Je sentais que chez ces gens qu’il y avait une volonté, un désir d’aller plus loin et que ça continue. C’est ce qui m’a marquée. En théorie, j’étais là pour trois mois, mais j’y suis depuis bientôt 12 ans.

Quel a été le moment le plus marquant de l’école?

D’abord, l’installation dans l’église Saint-Esprit. Ce changement a donné un gros coup de pouce. Le second, c’est l’autorisation de donner un diplôme d’études collégiales en cirque en collaboration avec le Cégep Limoilou. Ce partenariat a permis de structurer une formation plus solide, plus performante.

Pourquoi vous a-t-on comparé à l’école Poudlard d’Harry Potter?

C’est assez étonnant comment on crée un milieu à partir de gens qui sont issus de milieux, de pays, de contextes différents. C’est peut-être dans ce sens.

Justement, de quels pays proviennent ces jeunes en dehors du Canada?

Des États-Unis, de la France, de l’Australie, du Mexique, de la Suisse et d’ailleurs.

Diriez-vous que le cirque s’est davantage démocratisé?

Nous avons une mixité de clientèle. Il s’agit autant de professionnels qui viennent s’entrainer et développer de nouveaux projets que des étudiants qui se développent pour en faire une carrière. Tout cela se réalise côte à côte avec des jeunes qui sont là pour prendre part à des activités récréatives afin de leur permettre de s’épanouir, de sentir mieux et eux-mêmes. Dans certaines activités à nature communautaire, certains jeunes ont des difficultés plus spécifiques. C’est important cette cohabitation qui constitue l’une de nos caractéristiques.

Comment voyez-vous l’avenir pour l’école?

L’école a toujours été le leader du développement du cirque à Québec et je pense qu’il faut continuer en ce sens. L’un des objectifs qu’on se donne dans les prochaines années est d’établir une diffusion dans le monde du cirque. On désire amener des spectacles d’artistes de Québec, mais aussi ceux de l’étranger afin que la population ait accès à la richesse et à la diversité du monde du cirque. On aimerait aussi mieux soutenir la création de cirques à Québec.

En rafale

  • Quel est votre apport à l’école depuis votre arrivée? Donner aux gens un objectif commun, le préciser, le définir, le faire accepter et les faire travailler en ce sens.
  • Votre discipline préférée? (Rires) Les clowns par leur regard qu’ils portent sur la vie.
  • Où avez-vous travaillé avant? J’ai été très tôt impliqué dans le Cirque du Soleil. J’ai vécu au Centre national des arts du cirque en France pendant six ans. J’ai beaucoup pris part à des spectacles de variété, de théâtre dans tout ce qui est autour de la scène.
  • Des artistes ou troupes que l’école a contribué à créer? Flip Fabrique et la Machine de Cirque.
  • Un aspect méconnu de l’école? Sa vocation communautaire, soit l’implication auprès de clientèles spécifiques et notre rayonnement international.

Quelques chiffres : Plus de 260 000 jeunes ont été initiés en 20 ans grâce aux ateliers Allons au cirque. Lors de ses dernières sélections, l’école a reçu 142 demandes d’admission provenant de 16 pays situés sur 5 continents.

Pour des informations sur l’École de cirque, visitez leur site Web.

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