L’été dernier, je suis allé faire un tour à Murdochville en Gaspésie avec mon beau-père. Endroit désolant s’il en est un, cette ville est le reliquat d’une époque glorieuse où le cuivre faisait battre le cœur de cette région.
Maintenant que la mine est fermée, il ne reste pratiquement plus personne et la plupart des maisons sont abandonnées. Il est possible d’acheter une propriété en bon état avec une piscine pour… 20 000$! Malgré les efforts, de relance, quand on y circule, on a l’impression de visiter un village fantôme.
Je n’avais pas besoin de faire 700 km pour connaître la même expérience. En fait, je n’avais qu’à me rendre derrière Laurier Québec pour stationner mon véhicule et éviter de payer le parking du CHUL à 25$. Ça faisait longtemps que je n’étais pas passé là. Depuis des années, ce village militaire, qui provient des années 40, ressemble à s’y méprendre à Murdochville. À force de passer en face, comme tout le monde, j’avais fini par l’oublier. L’endroit est tellement désert qu’on se croirait dans un épisode de Walking Dead, la télésérie américaine, mais les zombies en moins.
Ne reculant devant rien pour la plus grande gloire de l’information locale, j’ai fait enquête sur le sujet. J’ai d’abord contacté le conseiller responsable du secteur, Rémy Normand. Je voulais savoir pourquoi diable était-ce si long avant de faire quelque chose de cet endroit magnifiquement situé? M. Normand m’a référé à l’armée se désolant du fait que la Ville n’y pouvait pas grand-chose, car le terrain est de juridiction fédérale. Ma quête n’a pas été très longue. Le porte-parole des Forces armées, le lieutenant-colonel Jérémie Emond, a fait preuve de transparence et m’a expliqué ce qui allait advenir de ce «trésor oublié» comme le qualifiait M. Normand.
Le site sera complètement remodelé et ça en sera terminé du village fantôme en ville d’ici 2018. À partir de l’été prochain, on y érigera un nouveau manège militaire. L’armée collabora avec des promoteurs locaux et l’on nous promet du développement résidentiel respectueux de la trame urbaine du secteur. Nul doute que ce site sera convoité et on ne devrait pas avoir de difficulté à vendre ou à louer ce qu’on va y construire.
Bref, tout le monde sera content et la ville empochera de belles taxes. «Ça aura pris du temps, mais je pense que le résultat en vaudra la peine», me confiait M. Émond. Il faudra juste que je me trouve un nouveau parking quand j’irai au CHUL…
Est-il vraiment nécessaire de démolir ces maisons et construire une bâtisse au coût de 12 millions, je doute de la pertinence, si les Forces ne veulent plus gérer cela, pourquoi ne pas offrir au public d’acheter ces jolies maisons avec terrain, qui sont si bien situées, qui sont habitables tel quel, et qui ne demande qu’un peu d’amour et de peinture??? Quand aux militaires, il serait beaucoup plus pratique de les loger sur ou près de Valcartier…..