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Quoi qu’on dise par Martin Claveau : 66e

vue aérienne de l'aéroport de QuébecVue aérienne de l'aéroport de Québec, Qc, Canada. 17 juillet 2011. Par Sébastien Beaujard

À Québec, c’est bien connu, on ne se prend pas pour de la marde. On n’a qu’à interagir avec certains hauts fonctionnaires de la Ville pour s’en convaincre.

Comme citoyens, nous avons souvent une image disproportionnée de notre région et de son importance. Pour paraphraser René Lévesque, on pourrait dire qu’on est né pour quelque chose comme un très grand pain baguette au sésame.

On se compare toujours à Montréal alors que nous ne jouons pas du tout dans la même ligue. Par exemple, notre aéroport a accueilli 1 600 000 passagers l’an dernier. Ce qui équivaut grosso modo à la moitié de ce que reçoivent Winnipeg et Halifax. L’an dernier, l’aéroport de Québec se classait 12e au Canada pour le nombre de passagers. Il est donc loin d’être une plaque tournante. En fait, c’est tellement relax dans notre aéroport qu’on y parle du passage de Julie Snyder pendant trois mois lorsqu’elle s’y arrête un après-midi…

Pourtant, nous érigeons, en ce moment même, un terminal éléphantesque pour accueillir une couple de millions de passagers de plus sans que la demande ne soit là et en anticipant qu’elle sera au rendez-vous.

Ça ne vous rappelle pas quelque chose ça?

Tant mieux si l’achalandage de l’aéroport augmente après, mais admettons qu’il serait surprenant que ça triple en trois ans. On risque donc, à terme, de se ramasser avec un beau grand terminal tout neuf, mais peu achalandé et d’en payer le prix chaque fois que nous prendrons l’avion. Des terminaux d’aéroport à 200 millions, ça se paye par quelqu’un. Bien sûr, l’aéroport n’est pas un équipement municipal et la ville n’a pas le contrôle dessus, mais ce n’est pas une raison pour ne pas bien l’administrer et vivre selon ses moyens.

Québec est une ville de taille moyenne, plus petite que des villes comme Austin au Texas ou Rochester dans l’état de New York. Aux dernières nouvelles, notre agglomération se plaçait en 66e position en Amérique du Nord pour ce qui est de sa population. Aux dernières nouvelles également, plusieurs villes américaines dont la croissance est plus forte que la nôtre étaient sur le point de nous pousser un peu plus loin dans le classement.

Oh! Il n’y a pas de mal à se comparer aux meilleurs et à être ambitieux dans la vie si l’on veut s’améliorer. C’est certain!

Par contre, je sais qu’il est plutôt malsain de s’endetter pour une maison avec une piscine creusée dans Sillery, lorsqu’on travaille à 12$ de l’heure et qu’on a huit enfants d’âge scolaire… Que disait Elvis Graton? Think big?

1 commentaire sur "Quoi qu’on dise par Martin Claveau : 66e"

  1. À plusieurs endroit dans votre texte vous mentionnez la population pour justifier l’envergure de l’aéroport dans une ville alors que son positionnement géographique est certainement un facteur plus important. Bien que je vous rejoint sur le fond, il n’y a aucune comparaison à faire entre Québec et Halifax alors que notre ville reçoit des passagers de destination final en grande majorité alors que nos voisins des Maritimes ne sont qu’en majorité d’escale pour rejoindre l’Europe ce qui explique la grosseur de l’Aéroport vs celui de Québec. Rien à voir avec la population.

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