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Tire le coyote : Prospecteur d’espérance

Tire le coyoteTire le coyote. Photo : Guillaume D. Cyr

«Prospecteur d’espérance», j’emprunte sciemment à Richard Desjardins cette image pour qualifier la démarche de création de Benoit Pinette, alias Tire le coyote, incessant chercheur et défricheur de l’âme. Son récent album, «Désherbage», est enseveli d’éloges depuis sa parution. Au cœur de la pochette, l’œuvre visuelle, signée Martin Bureau, illustre bien l’univers de Tire le coyote : la tornade peut s’entremêler à l’arc-en-ciel comme remous et beautés s’entrecroisent dans l’existence.

Par Susy Turcotte

S.T. : Le désherbage qu’évoque le titre de l’album réfère à la recherche intérieure, la plongée au cœur de soi.

B.P. : J’éprouve souvent ce besoin de décortiquer certaines émotions, les creuser davantage, en explorer les zones grises. Mes chansons les plus tristounettes demeurent porteuses d’espoir. J’ai toujours eu une écriture assez près de la nature et des grands espaces. Parler du territoire me tient à cœur. Le désherbage correspond à la nécessité de s’arrêter, tracer un bilan, voir par quel chemin on est passé. Parfois, on doit arracher des mauvaises herbes si on veut être en mesure de continuer à avancer. J’aime aller me promener dans ces sillons des sentiments.

S.T. : Le premier extrait, «Tes bras comme une muraille», installait ce que tu désirais partager, cette quête de paix, de refuge au creux de l’autre comme repaire.

B.P. : D’amour réparateur, oui, de repère. Je voyais cette pièce comme une synthèse puisque cette chanson voyage entre deux extrêmes. La première moitié se veut très vaporeuse, très ambiante puis on bascule vers des élans plus rock.

S.T. : L’amour est une belle oasis de métaphores. Je pense à «Ma filante» du précédent album, ou à «Toit cathédrale» sur cet album-ci. Je t’envie ces lignes : «Mais si ton radar te sonne l’alerte/Que l’espace est un besoin vital/Je peux devenir ton aire ouverte ou ton toit cathédrale».

B.P. : Je souhaite que ce soit inépuisable comme sujet. Et ça devient même un défi de pouvoir trouver une manière nouvelle de traiter de ce thème. On a besoin de ce message de communion.

S.T. : Tu as une façon unique très nuancée d’utiliser l’harmonica.

B.P. : L’harmonica est un instrument directement lié à ma manière de chanter, et qui se place naturellement dans mes chansons. Je connais des gens qui ne supportent pas le côté strident de l’instrument. Ma voix provoque la même chose. Des gens sont happés et transportés par ma voix, et d’autres ressentent tout le contraire. J’utilise l’harmonica davantage d’un point de vue mélodique, je m’en sers dans des passages comme je le fais avec ma voix, avec des liaisons, et sans trop de souffles saccadés.


La salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre sera l’écrin parfait pour sertir les pierres précieuses que sont les oeuvres de cet amoureux du folk. Sur scène le 9 décembre prochain et en supplémentaire, le 14 février 2018. Notez qu’il ’il était co-porte-parole des Francouvertes avec Klô Pelgag.

Vous pouvez écouter Susy Turcotte à l’émission «Sentiers secrets», mardi à 13h30 sur les ondes de CKRL 89,1 FM.

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