Québec — Depuis 5 ans, Alexandra Diaz copilote avec Geneviève O’Gleman l’émission Cuisine futée, parents pressés. Grâce à elles, la préparation est désormais plus simple pour des milliers de familles. Leur projet s’est bonifié par l’ajout de livres et de magazines. Le Carrefour a fait le point sur ces projets avec l’ex-journaliste culturelle qui a grandi à Québec.
Par Marie-Claude Boileau
Comment avez-vous fait la rencontre de Geneviève O’Gleman?
On s’est rencontré alors qu’elle venait de déposer le concept de l’émission puisque c’est elle qui l’a créée. La patronne de Télé-Québec, Dominique Chaloult, était quelqu’un avec qui j’avais élaboré des projets d’émission. Quand elle a reçu le projet, elle a pensé à moi immédiatement. C’est elle qui nous a présentés. À la première poignée de main, j’ai tout de suite aimé l’intelligence de Geneviève. Elle est entrée dans le vif du sujet, soit le contenu et ça m’a beaucoup plu.
Vous venez de faire paraître un 3e livre de recettes. Qu’est-ce que vous aimez dans la conception d’un projet comme lui?
C’est surtout le prolongement de l’émission, soit de reprendre les recettes, mais d’offrir une plus-value aux lecteurs avec des entrevues et des chroniques. Je transmets ce que moi j’apprends d’une nutritionniste comme Geneviève et qui peut servir au grand public. C’est comme une déclinaison de mon travail de journaliste que je faisais avant.
On sent un grand souci d’esthétisme dans vos projets. Est-ce important pour vous?
C’est la partie de mon travail. Avant d’être maman, j’avais un peu la hantise d’être prise à vivre comme dans un CPE, de perdre ma maison, mon petit décor. J’ai toujours été extrêmement casanière. J’ai du plaisir à passer du temps à la maison en famille. J’avais envie d’une émission avec un décor qui ne soit pas fait de tapisserie pour les enfants, mais que ce soit celui de deux femmes qui sont aussi des mamans. Je voulais que ça se reflète dans les livres aussi. Ça vient beaucoup de ma maman qui avait un grand souci du décorum. Elle pouvait dresser un mercredi soir une jolie table. On n’était pas riche, mais il y avait tout le temps, une fleur coupée, des napperons, une petite chandelle. Elle préférait acheter un beau saladier fait des mains d’artisans qu’un bout de vaisselle dans une grande surface. C’est de rendre la vie plus belle. Il faut que ça demeure simple. On n’est pas dans Pinterest.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre travail?
Quand j’étais journaliste culturelle, j’avais l’impression que mon travail était beaucoup le loisir des autres. Je passais ma vie à aller voir des spectacles, à lire, à regarder films, aller voir des expositions, c’était mon quotidien. Maintenant, j’ai l’impression que mon travail est la vie des autres. On veut être utile dans la vie des gens. C’est cool. Du matin au soir, on entre au bureau, on cuisine, on a deux fours, trois frigos, deux lave-vaisselles. Ça roule, on teste des recettes, on déguste, et on s’assoit avec notre équipe pour goûter toutes les recettes qu’on a faites le matin. Ce que j’aime le plus c’est que c’est la fête du matin au soir et qu’on est utile.
Avez-vous d’autres projets à venir pour Cuisine futée?
Oui, mais on va les faire dans le temps comme dans le temps. C’est énormément de travail. Nos recettes ont quatre critères : santé, gourmand, facile, pas cher. Pour y arriver, il faut énormément de rigueur. On ne peut pas travailler à la chaine. La nutrition, ça exige beaucoup de standards.
Vous avez grandi à Québec. Y revenez-vous souvent?
Pas assez. Mon père reste encore là. Mais comme les enfants demeurent tous à Montréal, c’est souvent lui qui vient à nous. J’y vais quand même deux fois par année. Ça demeure ma ville. Chaque fois que j’y vais, c’est tellement émotif. J’ai l’impression de revoir mon passé. On y est allé dernièrement avec un horaire très garni pour le travail. On était dans une libraire, puis il y a un gars avec qui je suis allée à la maternelle qui avait un nom particulier que je n’aurais jamais reconnu dans la rue sans ça qui est venue me dire bonjour. La voisine de la maison qu’on a habitée quand on est arrivé au Québec, une dame d’un âge vénérable est venue également. Je suis là pour signer des livres avec Geneviève et je passe mon temps à exploser en larmes. C’est un électrochoc de souvenirs.
Avez-vous un plat associé à votre enfance?
Ce n’est pas tant un plat, mais beaucoup les légumes et surtout le citron. Ma mère en a peut-être mis dans mon biberon quand je suis née! Mon fils et ma fille capotent aussi sur la lime et le citron. Ils peuvent en mettre partout. Pour eux, c’est leur ketchup. Ça me rappelle mes tantes au Chili, elles en aspergent sur tout. Il y a même un parfum typique qu’on donne aux bébés au Chili qui sent les agrumes. Pour moi, une cuisine sans citron, ça ne marche pas.
L’émission Cuisine futée, parents pressés est maintenant diffusée le mardi à 19h30 sur les ondes de Télé-Québec. Le livre Famille futée 3 est disponible dans les librairies. Le magazine Cuisine futée «Spécial petit prix» vient de paraître.
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