Basse-Ville — Quinze jeunes immigrants relèveront tout un défi dans les prochains jours. Ils rouleront de Montréal à Québec en vélo tout en visitant des écoles pour partager un message d’inclusion et d’intégration envers les immigrants.
Par Marie-Claude Boileau
C’est avec le sourire et enthousiasme qu’ils ont participé à leur dernier entrainement le 12 février. Rencontrés dans le stationnement du Centre Louis-Jolliet, NUR MOHAMMED, STEPHAN ETTIEN et TEDDY SEGOR étaient plutôt excités à l’idée de participer au Challenge polaire. «D’abord, c’est pour être avec des amis. Ensuite, pour dire aux autres qu’on est à l’aise ici. On a été accueilli avec les bras ouverts», raconte Stephan qui est originaire de la Côte-d’Ivoire.
Arrivé du Burundi, Teddy vit son premier hiver. Il aura tout un baptême prochainement, mais il ne s’en fait pas. Au contraire, il se réjouit. Il faut dire que sa demande d’asile vient tout juste d’être acceptée. «J’attendais les papiers, donc les activités m’aidaient à penser à autre chose. C’est pour ça que j’ai accepté de faire le défi. J’imagine qu’on va s’amuser beaucoup. C’est mon premier défi ici en tant qu’immigrant. Aussi, ça m’a permis de me faire des amis et de m’intégrer à la communauté», mentionne-t-il.
Originaire du Bangladesh, Nur n’a pas peur des défis et de l’hiver. «Tous les gens rencontrés à l’école disent qu’on est fou à propos de ce défi. Je dis que j’aime ça. C’est un défi que je fais pour moi-même. Je vais réussir à compléter ce voyage», dit-il avec assurance.
Le Challenge polaire est organisé par Motivaction Jeunesse. Celui-ci fait partie d’une série de quatre activités qui s’inscrivent dans le cadre du projet «Ensemble, nous sommes le monde!». Le tout culminera par un grand forum social sur l’inclusion en mars. LUC RICHER, directeur général de l’organisme, explique que le vélo est un outil qu’ils utilisent fréquemment. «Comme on fait beaucoup d’activités d’initiation l’hiver avec les jeunes, on trouvait que de montrer aux Québécois, de jeunes Africains et d’un peu partout dans le monde utiliser le vélo et affronter l’hiver, ça serait une bonne façon de donner l’exemple et de dire que l’hiver c’est une belle saison. On va également parler d’inclusion et d’intégration aux jeunes des régions. Il y a un peu moins d’immigrants dans ces endroits-là. C’est une belle façon de faire vivre une expérience de dépassement, mais aussi d’ouvrir les yeux des gens sur la réalité des jeunes immigrants», souligne-t-il.
Trajet
Les cyclistes partiront de Montréal le 17 février pour se rendre à Repentigny. Ils rouleront ensuite jusqu’à Louiseville, Trois-Rivières, Sainte-Anne-de-la-Pérade, Neuville, puis Québec où ils arriveront le 22 février. Par ailleurs, ils visiteront six écoles et rencontreront près de 1000 élèves.
L’objectif est d’apporter un message d’espoir en rappelant l’importance de bien accueillir un nouvel immigrant. «On veut lutter contre les préjugés, montrer que c’est possible de réussir son intégration lorsqu’on est un jeune qui vient d’ailleurs et qu’on a de l’aide», mentionne M. Richer. Il ajoute que les immigrants qui sont âgés de 14 à 22 ans se préparent à l’aventure depuis janvier.
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