Québec — Depuis 25 ans, Gérald Lépine consacre son travail au bien-être des aînés en œuvrant à la FADOQ Québec-Chaudières-Appalaches. D’ici la fin mai, il prendra sa retraite après avoir piloté de nombreux dossiers. Au fil des ans, il a vu l’organisation grandir et évoluer. Elle est d’ailleurs la plus importante avec 90 000 membres. Le Carrefour s’est entretenu avec lui.
Par Marie-Claude Boileau
Pourquoi avoir accepté le poste à l’époque?
J’avais travaillé avec des personnes âgées à titre temporaire avec un des regroupements de la FADOQ de Lévis. Mais c’est surtout à la suite de l’expérience avec mon père décédé à l’âge de 75 ans que ça m’a intéressé. À ce moment-là, la retraite obligatoire était en vigueur. Quelqu’un qui atteignait l’âge de 65 ans n’avait plus le droit de travailler du jour au lendemain. Il avait été responsable d’une centaine d’hommes dans le domaine de la construction des routes. Je l’ai vu dépérir pendant quelques années. Je m’étais dit que ça ne m’arriverait pas. Aussi, je voulais sensibiliser et informer les gens de l’importance de rester actifs et que même si l’on n’est plus sur le marché du travail, il y a tellement de choses qu’on peut faire. C’est un peu ce qui m’a motivé. Aussi, je sentais que cette clientèle-là était en croissance. Il y avait beaucoup de travail à faire.
Comment a évolué votre organisation?
La FADOQ a énormément changé depuis une vingtaine d’années. Quand je suis entré ici on était 4 employés. Aujourd’hui, on est 14. Le nombre de membres est passé de 35 000 à 90 000. On fêtera le 50e anniversaire de fondation l’an prochain.
Quels ont été vos principaux dossiers?
En 1995, il y a eu l’obligation alimentaire des grands-parents. Les grands-parents étaient responsables de leurs enfants ou petits-enfants si la personne n’était pas capable d’arriver financièrement. On a fait toute une mobilisation dans le réseau pour abolir cette clause-là. On a réussi. Également, on a fait pression pour abolir l’âge de la retraite. Les gens peuvent maintenant la prendre à l’âge qu’ils veulent bien. Évidemment, on a travaillé tous les dossiers de l’appauvrissement des personnes âgées. Actuellement, il y a 45% des personnes âgées de 65 ans et plus au Canada qui vivent sous le seuil de pauvreté. La qualité de vie dans l’hébergement privé et public de longue durée, c’est un défi qui nous préoccupe beaucoup.
De quoi êtes-vous le plus fier?
De mon équipe. On a beau avoir les compétences et la formation nécessaires pour occuper ce poste-là, on n’y arrive pas tout seul. Il faut une équipe autour de soi qui est professionnelle de laquelle on est à l’écoute. C’est une belle réussite que j’ai accomplie.
Que comptez-vous faire à votre retraite?
Je vais faire autre chose, mais pas à la FADOQ. Je ne veux pas jouer à la belle-mère. Peut-être du bénévolat. Je suis un grand amateur de vélo, de marche, de jardinage. Pour une fois, je vais être en contrôle de mon temps.
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