Saint-Roch — Après 50 ans de vie sacerdotale, le curé Jean Picher, bien connu en Basse-Ville, prendra sa retraite officiellement le 31 juillet. Le Carrefour l’a rencontré pour discuter de son parcours et de ses projets.
Par Marie-Claude Boileau
Qu’est-ce qui vous a amené à entrer en religion?
Lorsque j’étais au secondaire, il y avait des mouvements chrétiens qui étaient très actifs : le mouvement scout et la Jeunesse étudiante catholique. Ils nous montraient que la foi, ça ne se vit pas seulement dans la prière, mais dans la vie de tous les jours par l’engagement que l’on a pour les autres, pour améliorer notre milieu, rendre service. C’est ma motivation principale. Me mettre au service des autres et partager la foi était une réalité importante pour moi.
Comment avez-vous commencé votre carrière?
Ce qui est particulier est que la première paroisse où j’ai été nommé est Saint-Roch et c’est aussi la dernière. Ça vient boucler la boucle. C’est sûr que je n’avais pas une idée précise de ce que ça serait, mais on entendait beaucoup parler du quartier St-Roch et de l’engagement d’un prêtre connu à l’époque, Mgr Raymond Lavoie, qui dénonçait la pauvreté. Il ne faisait pas seulement le dire, il agissait en mettant sur pied toutes sortes d’initiatives. Ça m’attirait d’aller travailler dans ce quartier-là même si je ne l’avais jamais connu de proche. J’ai exprimé ce désir et l’évêque m’a nommé vicaire en 1968.
Avez-vous aimé votre expérience?
Ç’a été assez marquant parce que je me suis retrouvé dans un quartier en ébullition. On a vu arriver dans ces années-là des groupes communautaires, des coopératives de logements et funéraires, le comité de l’Aire 10 qui soit sont encore vivants, qui donnent des services et qui continuent à aider les gens aujourd’hui, ou qui ont donné naissance à d’autres initiatives. Ça a été trois années assez stimulantes et importantes pour moi.
Êtes-vous restés à Québec par la suite?
J’ai été étudié durant trois ans en sciences sociales à Rome. Quand je suis revenu, c’était comme curé et vicaire pour la paroisse de Saint-Malo. C’était les mêmes conditions de vie que Saint-Roch, mais avec une réalité différence : la population était plus stable, il y avait plus de famille. Là aussi, il y avait des groupes communautaires assez nombreux et où les gens s’engagent à améliorer les conditions. Je suis resté 11 ans dans Saint-Malo ce qui a été la période la plus longue et une des plus marquantes sur le plan de l’amitié et des rencontres.
Qu’est-ce que vous aimez de votre travail?
À peu près tout, mais surtout le contact quotidien avec les personnes. Petit à petit, on tisse des liens pour apprendre à mieux se connaître, à s’apprécier et avec qui l’on partage aussi des événements de la vie de tous les jours. C’est ce que je trouve le plus intéressant pour un prêtre de paroisse.
Qu’est-ce qui va vous manquer le plus?
Le contact avec les gens. Il faut que j’essaie de m’arranger pour que ça ne me manque pas. Tout en étant plus nommé officiellement comme vicaire ou curé dans une paroisse, je vais essayer de trouver des moyens de rester en contact d’abord avec certaines familles avec qui j’ai des liens depuis plusieurs années ou avec différents groupes avec qui je pourrais m’impliquer bénévolement pour demeurer actif.
Avez-vous un projet pour votre retraite?
Non. La seule chose qui m’a été demandée, mais qui n’occupera pas tout mon temps, c’est qu’il y a une personne qui a fondé il y a 30 ans un groupe d’accueil aux itinérants, la Maison Revivre. Elle s’appelle Colette Samson. Un groupe de personnes avec l’évêque de Québec ont mis de l’avant un projet pour qu’elle soit canonisée, c’est-à-dire qu’elle devient une sainte. On m’a chargé de faire avancer la cause de Colette Samson par des entrevues, des enquêtes sur ce qui s’est passé dans sa vie et de faire des représentations pour qu’elle soit canonisée. C’est une œuvre à long terme qui va me demander un peu de temps. C’est intéressant parce que ça va me garder en contact avec les gens de la paroisse étant donné que la Maison Revivre est sur la rue Saint-Vallier Ouest.
Quelques faits sur Jean Picher
- Natif du quartier Saint-Jean-Baptiste
- Enfant unique
- Le curé Jean Picher déménagera au Séminaire de Québec à sa retraite.
- Même si la date officielle de son départ est le 31 juillet, il demeurera administrateur jusqu’au 25 août.
Commentez sur "La retraite pour le curé Jean Picher"