Lairet — Des parents inquiets et des citoyens concernés ont uni leur force pour augmenter la sécurité sur la route menant à trois écoles primaires du quartier Lairet. Ainsi, la Ville de Québec teste le concept chemins d’écoliers, des trajets sécuritaires pour les allers des élèves.
Par Marie-Claude Boileau
Les chemins d’écoliers se traduisent par du marquage au sol et l’installation de panneaux. L’objectif est de sensibiliser les automobilistes à la présence d’élèves dans le secteur en plus de promouvoir le transport actif. Les écoles participantes sont Saint-Paul-Apôtre, Saint-Albert-le-Grand et Sainte-Odile. Précisons que celles-ci ne sont pas desservies par le transport scolaire.
D’après des études, plus de la moitié des parents vont porter leur enfant en voiture. La raison? La peur qu’un accident survienne. Pour LYNE L’AFRICAINE, maman et membre du Conseil de quartier de Lairet, il s’agit d’une aberration. «Le rôle de parent, c’est de rendre les enfants autonomes. Il faut qu’ils puissent se sentir en sécurité. On leur apprend à faire des arrêts, à regarder à gauche et à droite avant de traverser, ils le font, mais les autos passent devant! Ça ne fonctionne pas. Il fallait faire quelque chose», indique-t-elle.
Le Conseil de quartier de Lairet a donc mis sur pied le Comité sur les déplacements actifs et sécuritaires (CDAS). Celui-ci est composé de membres du conseil de quartier, des conseillères municipales SUZANNE VERREAULT et GENEVIÈVE HAMELIN, de parents de conseils d’établissement, des représentants de la direction des écoles, de la Ville, d’Accès Transport Viable, du CIUSSS et de Limoilou en forme. Ensemble, ils ont travaillé à définir des parcours que les enfants empruntent le plus.
En faire un succès
Outre les panneaux, les parents des trois écoles primaires ont reçu une carte qui détaille les trajets. «Il y a des plans pour chaque établissement qui amènent les enfants de façon sécuritaire. On souhaite que les parents les fassent avec eux pour leur montrer», explique Mme Hamelin. Elle souhaite que ce projet collectif soit un succès collectif. «On espère que les parents soient moins craintifs à laisser leur enfant se rendre à pied. C’est la force du nombre qui va en faire un succès. Si plusieurs jeunes empruntent un parcours désigné, les automobilistes vont en être davantage conscientisés», mentionne Mme Hamelin. De son côté, Mme Verreault s’est dite fière d’avoir collaboré puisqu’il s’agit d’une initiative citoyenne.
Maintenant que le projet-pilote est lancé, le CDAS poursuivra son travail. «La première étape était de définir les corridors où les enfants passent. Non seulement il faut que ça soit bien signalisé pour les automobilistes et les écoles, mais il faudrait aussi avoir des aménagements durs comme des saillies de trottoir, ajouter des bollards centraux, etc.», explique YAN TURGEON, président du Conseil de quartier de Lairet. Par ailleurs, ce dernier invite les écoles et les conseils de quartier à créer des comités comme le leur pour instaurer des chemins d’écoliers.
Policiers actifs
La présence policière aux abords des écoles aide à rappeler la nécessité de rouler lentement. En ce début d’année scolaire, ils sont plus visibles. Ils sont actifs matin, midi et soir, et ce, pour une vingtaine d’établissements sur le territoire de la Ville. Dans l’arrondissement La Cité-Limoilou, ça représente de 6 à 8 écoles par jour. «Tout au long de l’année on va continuer les opérations, mais on cible les périodes actuelles pour sensibiliser les automobilistes, les parents qui s’en viennent reconduire à l’école», souligne DOMINIC GAUDREAU, commandant-adjoint au Service de police de la Ville de Québec.
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