Saint-Sauveur — Depuis 40 ans, la Maison Revivre accueille des hommes qui traversent des situations difficiles. Mis sur pied par Colette Samson, l’organisme a survécu à sa fondatrice et continue la mission qu’elle s’était donnée en 1978. S’il est bien établi, les défis sont nombreux, notamment celui de se faire connaître auprès de la population.
Par Marie-Claude Boileau
Chaque année, la Maison Revivre tient des journées portes ouvertes pour faire découvrir ses services. Beaucoup de préjugés persistent par rapport aux sans-abris. Pourtant, tout type de personnes peut bénéficier des services de la Maison Revivre où l’on retrouve même des travailleurs qui, après une séparation, se retrouvent sans logement et sans ressources.
À la Maison Revivre, le mot d’ordre est de garder l’esprit ouvert. «La philosophie de Colette Samson, c’est le non-jugement. La personne qu’on a devant nous, même si elle a été expulsée de Lauberivière pour un comportement violent, même si c’est la 10efois qu’elle revient, on repart avec la personne devant nous. On va prioriser son besoin. On ne laisse personne dans la rue», explique SABICA SENEZ, directrice adjointe.
Les usagers doivent respecter des règles très strictes. Aucun comportement violent n’est admis. La douche est obligatoire tous les jours à 17h30 avant le souper. De plus, ils doivent quitter la maison le dimanche entre 9h et 18h. L’organisme s’adapte à ceux qui travaillent, qui suivent des cours ou une thérapie. Certains partent après une journée ou deux parce qu’ils ne fonctionnent pas bien dans ce contexte communautaire.
Une famille
Les séjours à la Maison Revivre peuvent être d’une nuit à trois mois. Certains sont même restés pendant 10 ou 25 ans! Personne n’est jeté à la rue, les gens partent lorsqu’ils sont prêts. Selon le directeur MARTIN MAURICE, plusieurs reviennent après avoir quitté une chambre en raison de l’isolement. Les tentations du démon sont alors trop grandes. Ils retournent à la Maison Revivre le temps de se trouver un nouveau logement.
Une partie des usagers demeurent dans l’entourage de la maison notamment comme bénévole. Parce que l’organisme ne possède que trois employés. Autrement, il compte sur l’aide d’une vingtaine de bénévoles. Pour eux, la Maison Revivre, c’est leur famille.
Les deux employés principaux de l’organisme remarquent que plusieurs personnes qui ont recours à leur service ont des problèmes de santé mentale. «De 30 à 40% ont vécu de l’abus et de la violence ou on est abandonné par leurs parents par exemple. On voit beaucoup de problématique, c’est pourquoi on fait affaire avec des organismes. On les réfère pour qu’ils aient de l’aide», explique M. Maurice. Celui-ci a d’ailleurs mis sur un pied un projet qui permet aux hommes d’avoir accès à AutonHommie. Ils ont droit à 10 séances qui sont gratuites. La clinique SPOT est un autre organisme collaborateur. Plusieurs usagers de la maison ont débarqué du système et ne veulent rembarquer. Certains n’ont pas vu de médecin depuis longtemps.
Aucune subvention
Une des particularités de la Maison Revivre est qu’elle ne bénéfice d’aucune subvention. Il est entièrement autonome. Il s’agissait d’une volonté de la fondatrice qui souhaitait garder sa liberté. L’organisme reçoit de dons en argent de particulier ou d’entreprises, mais aussi des dons de nourriture. Des compagnies, des épiceries, des services de traiteur ou des maisons funéraires leur remettent leur surplus de nourriture.
La Maison Revivre a également une banque alimentaire. Une fois par mois, 130 personnes repartent avec des sacs remplis de nourriture. Qui plus est, on tient une soupe populaire ouverte aux adultes de 18 ans et plus. Celle-ci est servie deux semaines avant la distribution des chèques d’aide sociale. En tout, ça représente 35 000 repas par année. Et quand il reste de la nourriture, la Maison Revivre la redistribue à d’autres organismes ou remplit les frigos solidaires de Saint-Roch et Limoilou.
Pour soutenir la Maison Revivre, visitez leur site web. On peut également les contacter au (418) 523-4343, maison.revivre@gmail.com ou 261, rue St-Vallier Ouest.
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