Renée Martel a choisi cette fin d’automne pour lancer «Arrière-saison», un album dont elle a confié les rênes au réalisateur Carl Marsh, de Nashville. Des auteurs et compositeurs lui ont offert des textes qui ont touché son cœur de cristal. Récemment, elle recevait le prix d’Excellence de la SOCAN pour honorer ses 66 ans de métier. La chanson «Un coin du ciel», créée par son père Marcel en 1946, a aussi été intronisée comme grand classique. Elle demeure émue et fière de constater que cette chanson soit désormais immortelle.
Par Susy Turcotte
Le premier vers de «Je reviens de loin» nous situe bien votre façon d’être avec ces paroles : «J’avance dans la vie».
Renée Martel : Je n’aurais pas pu dire «je reviens de loin» quand j’avais 25 ans. Avancer dans la vie n’est pas une question d’âge. À 71 ans, je désire encore apprendre, me lancer des défis et les relever, bâtir des projets. J’ai toujours envie d’aller plus loin.
«Arrière-saison» s’est imposé comme titre d’album.
R.M. : Ce terme correspondait à où j’en suis, dans ma vie personnelle et dans ma vie professionnelle. C’est comme les derniers beaux jours d’un automne avant d’entreprendre l’hiver. J’entame l’hiver de ces deux vies avec beaucoup de plaisir, de sérénité et de tranquillité dans l’âme.
«Je me détache» est composée par Jacques Veneruso, celui qui a signé la musique d’«Une arrière-saison». L’attachement et le détachement traversent votre œuvre depuis toujours.
R.M.: Je suis immédiatement tombée en amour avec cette chanson dès la première écoute. Se détacher est l’une des choses les plus difficiles dans l’existence. Quand tu perds la personne que tu aimes, qu’il s’agisse d’une rupture ou d’un décès, il faut que tu effectues ce cheminement de détachement, sinon tu vas te détruire. Aujourd’hui, on ne dit pas «Tu m’as quittée, mon amour», mais plutôt «Je t’en veux de ne plus nous vouloir autant.»
Votre lien très solide avec le public ne s’est jamais démenti. Vous l’évoquez en chantant : «Vous donnez un sens/À ce qui n’en a pas/L’amour est une belle récompense/Ça je ne l’oublie pas.»
R.M. : Les gens me témoignent constamment qu’ils m’aiment. Je tenais à leur exprimer à quel point ils sont importants dans ma vie. Ils m’ont toujours suivie et soutenue; ils ont pleuré quand j’ai pleuré, ont été heureux quand je l’ai été. Je désirais leur dire merci afin qu’ils sachent que je ne suis pas passée à côté de cette affection.
Renée Martel me confie être fascinée par la campagne anglaise. Elle caresse toujours le rêve d’aller à Londres et Liverpool, villes qu’elle a tellement chantées. Elle me parle de ses enfants, de ses petits-enfants qui l’émerveillent. Elle amorcera sa tournée «Cowgirl dorée, mon histoire» dès mars 2019 et se déposera à la Salle Albert-Rousseau le 16 juin. Nul doute que des «On t’aime Renée!» jailliront de la salle.
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