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Le tramway à toute vitesse

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Semble-t-il que le temps presse pour le réseau structurant à Québec, dont le tramway est la pierre angulaire, le cœur ou même le phare, pour prendre une image qui fera sourire.

Pourquoi si vite? On peut penser qu’il y a une sorte de course contre la montre qui est lancée contre le troisième lien. Le calcul stratégique pourrait être le suivant : si le tramway se développement à bon train, le fédéral et le provincial ayant injecté 3 milliards dans le projet, on peut penser que le gouvernement du Québec pourrait avoir envie de passer son tour pour débourser plusieurs milliards pour un troisième lien. Si le réseau structurant est concrétisé et fonctionnel, on peut penser que le tunnel à l’est perd encore davantage de pertinence, si tant est qu’il en a eu.

C’est peut-être ce calcul qui explique la demande de la Ville de passer outre le processus d’évaluation des impacts sur l’environnement. La Ville craint les délais qu’il entraine. On parle d’au moins quatre mois. Et, c’est vrai, ça peut être long un processus pour obtenir le certificat d’autorisation, pire encore s’il faut passer ensuite par le Bureau des audiences publiques en environnement, le BAPE.

Évidemment, on s’attend d’un ministère de l’Environnement… qu’il protège l’environnement. Et on y tient! Mais, dans ce cas-ci, même des organismes préoccupés par l’environnement, comme le Conseil régional de l’environnement (CRE), Vivre en Ville et Accès transport viable appuient la Ville dans sa volonté d’opérer rondement : c’est que les vertus environnementales du projet sont indéniables et connues.

C’est peut-être là, l’élément sur lequel il faut s’attarder : la capacité de gestion des dossiers du ministère de l’Environnement.

Si un projet est refusé, parce qu’il n’est pas convenable ou que les solutions proposées sont insuffisantes, on peut comprendre et on souhaite ardemment que le ministère fasse son travail, parce que le développement durable n’a pas à être une simple étiquette verte ; c’est un principe fondamental.

Mais, si le processus doit nous conduire à nous faire dire oui, pour l’essentiel, est-ce qu’on n’attend pas pour rien? Est-ce qu’on ne peut pas, comme ça s’est fait, avancer le projet pendant que le dossier est analysé? Comment accélérer le processus, si c’est pour se faire dire oui, de toute façon, au bout du compte?

Si l’on veut absolument respecter le processus, peut-être alors est-il temps d’ajouter des ressources au ministère de l’Environnement. Peut-être est-il temps de considérer ce ministère avec sérieux, en lui donnant les moyens de contribuer au développement positif et durable des projets. Présentement, ce ministère n’accapare même pas 1 % du budget du gouvernement (0,2% à peine). Voilà qui peut décevoir, sachant tous les bénéfices collectifs que l’on peut tirer d’un développement économique et social respectueux de l’environnement, des capacités productives de la planète, etc.

Bref, aller vite dans le dossier du réseau structurant, pourquoi pas? Mais, qu’on se donne les moyens d’avancer!

Ici aussi, au ministère, la congestion, ça nuit…

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