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La politique municipale, c’est plate

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

Pour bien du monde, la politique municipale, c’est plate. Les affaires municipales, c’est plate. La politique tout court, c’est plate.

C’est plate que ce soit ainsi.

Non pas que ce soit nécessairement toujours palpitant, au contraire : adopter des règlements, ajuster les marges de ceci ou cela, adopter une dérogation mineure, gérer les règlements d’emprunt… c’est pas comme regarder un bon film ou lire un livre passionnant.

Certes.

Il faut dire que la politique politicienne elle-même donne souvent l’impression de chercher à nous décourager. Comme si on voulait nous dire : « regardez ailleurs, c’est tellement plate, de toute façon! »

En politique, on se chicane, on s’obstine, on se vante, on attaque, on se plaint, on critique… ce n’est pas le genre de climat susceptible d’attirer les foules, on en conviendra.

« Moi, les poubelles pis la neige, ça m’intéresse pas », m’a-t-on déjà dit. Ça se comprend. Mais, c’est pourtant tellement plus que ça! Et puis, on ne s’intéresse pas aux poubelles et à la neige, jusqu’au jour où les ordures n’ont pas été ramassées ou lorsque le déneigement s’est fait à la va-vite. Là, c’est drôle : ça vient nous chercher.

Mais, la politique municipale voit d’abord et avant tout à la qualité de vie des citoyens, à l’aménagement des quartiers, avec des décisions qui ont un impact direct sur la vie des gens. Ce n’est pas rien!

En même temps, le principe de la politique est d’élire des représentants, justement, pour s’occuper de ce genre de choses, plates ou moins plates. C’est vrai. Sauf qu’on réalise qu’une société qui se désengage et se désintéresse de son milieu n’est peut-être pas la meilleure façon de construire un monde meilleur. Si on vous a appris que votre opinion n’est pas importante, il faut au contraire faire valoir vos intérêts, vos préoccupations, vos idées. Et nul besoin de se faire élire pour ça. Un groupe de citoyens, un comité, un mouvement, qu’importe, la politique ne se résume pas aux corridors de l’hôtel de ville.

Et alors, on constate qu’on peut influencer le cours des choses, alimenter les élus à propos de préoccupations qui seraient passées sous le radar, peut-être, sans cela.

Il y a donc, de toute évidence, une notion d’implication personnelle, de motivation qui doit partir de soi. Bien sûr, les politiciens doivent aussi faire un (très) grand bout de chemin. Quand ils se demandent comment attirer les femmes en politique, comment intéresser les jeunes, une bonne séance devant le miroir serait une démarche sans doute constructive. Et les médias aussi qui, évidemment, ajoutent souvent au climat repoussant ambiant de la politique.

Et si, globalement, l’intérêt est de plus en plus fort pour la politique, dans le sens noble du terme, on peut parier qu’il y aura de plus en plus de candidats de qualité pour les postes électifs aussi. Voilà un excellent moyen de se prémunir de représentants qui, par exemple, pensent que la Terre est plate.

Et ça, c’est vraiment plate…

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