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Antoine Lachance : Lumière sur le cœur

Antoine LachancePhoto : Mike Pelland

Le deuxième album solo d’Antoine Lachance, lancé en février, s’ouvre avec «Vertige de l’impossible», une pièce instrumentale avec piano délicat et voix qui communient. S’il avait été cinéaste ou réalisateur, Antoine aurait signé des drames : «C’est ce qui me pousse à écrire, ce désir de déposer de la lumière sur ce qui est plus sombre chez l’humain ou dans mes expériences personnelles.»

Par Susy Turcotte

Vous vous êtes isolé pour la création?

Antoine Lachance : Je crée beaucoup en solitaire dans mon atelier. Pour l’enregistrement, nous avons opté pour le Wild Studio de St-Zénon, près d’un lac, où nous étions reclus. Pendant une semaine, avec les trois musiciens qui m’accompagnent, ainsi qu’un ingénieur et son assistant, je n’avais qu’à me concentrer sur ce travail qui a vraiment donné ce qu’on s’imaginait : une couleur, un son. J’avais comme objectif de chercher une direction opposée à mon premier album, Cimetière d’avions qui, lui, était très sombre, mais le reflet de la trame sonore d’une époque difficile pour moi. Je le qualifierais de spleen hivernal avec de l’orchestration. Pour ce deuxième album, je me posais ces questions : Est-ce qu’on est ailleurs? Est-ce qu’on utilise de nouveaux instruments? Est-ce plus chaleureux, lumineux, ensoleillé?

Dans votre parcours, on remarque votre participation à différents concours, entre autres Ma Première Place des Arts, le Festival de la chanson de Granby, La Voix plus récemment. Comment votre créativité s’en voit-elle enrichie?

A.L. : Les concours sont des accélérateurs formidables, des poussées dans le dos pour avancer, une belle façon de se surpasser. Grâce à ma présence en finale de Granby, j’ai gagné le stage d’écriture à Astaffort chez Francis Cabrel. Ce fut salutaire pour m’aider à évoluer dans ma façon d’écrire, d’être en mesure de partir d’un texte et qu’il devienne générateur de tout ce qui se passe ensuite. Et puis, les rencontres humaines m’ont marqué.

Il y a un grand investissement affectif dans vos chansons. «Le fleuve» était lié à une rupture amoureuse et le deuil de votre père décédé peu de temps avant. Sur cet album-ci, on trouve «Le courage du vaincu» évoquant le suicide d’un proche. Est-ce que ça vous libère d’aller explorer ces zones sensibles?

A.L. : Oui, totalement. Parfois, on vit des épreuves, on perd des gens, et la vie suit son cours. On relègue ses souffrances aux oubliettes; notre cerveau agit ainsi probablement par protection. Créer de la musique me permet de témoigner avec précision de ces souvenirs douloureux et de me rappeler aussi de ce qu’on peut tirer de positif à travers toutes ces expériences. Quand je livre ces chansons sur scène, j’ai la conviction de puiser des émotions qui seront toujours ancrées en moi. Même quand je vais chanter ce répertoire dans vingt ans, j’offrirai quelque chose qui est vrai. Il ne s’agira pas d’une histoire que j’aurai inventée et qui n’aura plus de sens plus tard.


Antoine Lachance fait partie des trésors cachés dans la programmation du prochain Festival d’été de Québec. Il offrira ses œuvres profondes et singulières le 10 juillet à L’Impérial.

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