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Prestation chaleureuse de Jeffrey Piton

Jeffrey Piton au Palais MontcalmPhoto : Courtoisie

Vieux-Québec — Je ne connaissais pas ce petit coin du Palais Montcalm qu’est la salle d’Youville, avec ses grands rideaux et son éclairage tamisé, mais cet endroit était tout indiqué pour recevoir la prestation de Jeffrey Piton ce jeudi 10 octobre.

Par Julie Bourassa

Armé de sa voix claire et franche qui a gagné en maturité et qui gratte le fond de la gorge juste ce qu’il faut pour apporter ce grain particulier définissant son style et accompagnant parfaitement ses compositions aux accents country, JEFFREY PITON, nouvellement marié, avait tout pour nous faire passer une agréable soirée. 

L’auteur-compositeur-interprète s’est présenté en toute simplicité, guitare acoustique en main, assis sur son tabouret et son chapeau de « cueilleur de pommes » sur la tête. Un début de soirée tout en douceur où le public, attentif et silencieux, laissait vivre les dernières notes de chaque pièce, comme s’il voulait être certain de ne rien brusquer, de ne rien manquer.

En plus des pièces de son tout nouvel album Blind paru en mai dernier, le musicien a servi à son public deux reprises, soit Creep de Radiohead (pour son oncle présent dans la salle comme plusieurs autres membres de sa famille) et une chanson des Bee Gees pour laquelle il a récemment eu un coup de coeur.

Sa musique et sa voix peuvent aussi rappeler des groupes comme The Fray et Mumford and sons, mais les comparaisons s’arrêtent ici puisque du Jeffrey Piton c’est du Jeffrey Piton. Ce dernier est confortable et en maîtrise de son style bien à lui.

Pour la deuxième partie de sa prestation, l’artiste était entouré de trois musiciens pour nous offrir plusieurs pièces en français, à mon grand bonheur, tirées principalement de son album La transition paru en 2015. Bien qu’il soit aussi à l’aise dans une langue que dans l’autre, c’est en français que j’apprécie le plus son écriture et sa poésie imagée qui nous entraînent dans son univers tourmenté. Cela contraste avec sa personnalité positive et bon enfant qu’il exprime d’ailleurs sur la chanson We All Heal Over Time.

Est-ce qu’il regrette son passage à La Voix en 2013? Pas du tout, puisque cette expérience lui a permis de rencontrer des gens passionnés, dont David Laflèche, avec qui il a collaboré pour la touchante pièce Bricoler.

Coup de coeur

Mon moment préféré a été son interprétation de la très belle chanson Californie qui traite de résilience. Pour sa part, sa pièce préférée de l’album est A place to call home. Écrite il y a un bon moment déjà, il n’en était pas encore assez satisfait pour l’inclure sur un album. C’est maintenant chose faite. Avec son refrain accrocheur, elle jouera assurément en boucle dans mes oreilles pour les prochaines semaines. 

Cette deuxième partie du spectacle s’est terminée dans un solo survolté offert par ses excellents musiciens : Francis Veillette à la guitare et au lap steel, Gregory Fitzgerald à la batterie et Vincent Yelle à la basse. 

Au final, ce solo aura servi d’introduction à la première pièce du rappel, On my own, tout aussi survoltée et dansante. La soirée c’est terminé avec la chanson titre de son plus récent album, Blind. Un spectacle chaleureux, sans prétention, livré avec coeur et grand talent et  la candeur et la maladresse de ses interactions avec le public n’ont rendu Jeffrey Piton que plus attachant. 

Pour connaître les dates de spectacle de Jeffrey Piton, consultez son site Web.

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