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Participer (ou non) à la vie démocratique

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

La participation citoyenne est une sorte d’idéal : on voudrait que 100% des gens s’impliquent dans leur milieu, qu’ils assistent tous aux conseils de quartier, à la séance du conseil municipal et aux séances d’information et de consultation. On voudrait 100% de participation aux élections. 

Mais, ça n’arrivera jamais.

Sur le plan électoral, on oublie facilement qu’une abstention EST un vote. Ça peut être, oui, quelqu’un qui n’a pas eu le temps ou qui était indisposé. Plus souvent, c’est quelqu’un qui n’y voit pas d’intérêt. Soit parce que, à son avis, ça ne change rien, soit parce que les candidats en présence ou les programmes politiques ne suscitent pas son adhésion. La personne a le droit de ne pas se sentir interpellée.  

En soi, c’est un message lourd et concret. C’est une preuve d’échec. Et c’est pour ça, notamment, que beaucoup d’énergie (et d’argent) est mise pour stimuler la participation électorale. C’est bien, mais il y a plus.

Certes, le message médiatique ambiant qui dit que tout est pourri et que personne n’est valable démoralise un peuple et le conduit, probablement, à éviter l’exercice du vote. Je reviens néanmoins à la notion philosophique de départ : ne pas voter… est un droit. Être libre, c’est aussi être libre de ne pas voter.

Mais, la participation citoyenne s’exprime aussi dans les réunions, les séances et soirées organisées, à travers les différents outils mis à la disposition du public pour prendre part à la vie démocratique. On peut bien rêver que 100% des gens vont se déplacer, on sait bien que ça n’arrivera jamais. Alors, on se tourne vers le web. On se dit : « ils ne sortent pas de la maison, alors parlons-leur à la maison! » 

Sauf que la recherche nous dit que les outils internet ne donnent pas plus de résultats. Surtout pas si on s’en sert sans planification stratégique, sans moyens, sans savoir ce que l’on fait. Internet seul ne donnera pas grand-chose de plus si l’on ne prend pas la peine d’additionner les efforts, incluant les rencontres en personne, en chair et en os, pour encourager la participation.

Encore là, il y aura toujours beaucoup de citoyens qui ne voudront pas s’en mêler. Ils ont le droit. Il y a tant de choses qui nous occupent et nous intéressent, la vie démocratique n’est pas obligée d’en faire partie. 

En revanche, pour celles et ceux qui s’impliquent, il faut leur offrir des outils efficaces, des stratégies de consultation cohérentes et témoigner envers eux un VÉRITABLE intérêt. À commencer par les conseils de quartier qui ont tant à offrir.

Mais, ne nous comptons pas d’histoire : si le signal politique d’ouverture n’est pas fort et sincère, ça ne bougera pas. 

Et les gens seront de plus en plus nombreux à s’abstenir de participer à quoi que ce soit lié à la vie démocratique. On perdra alors beaucoup en cohésion, en pertinence et en légitimité. 

Ça prend un « bienvenue » sincère.

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