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Il est encore temps, mon frère

David LemelinDavid Lemelin (Photo : Archives Carrefour de Québec)

L’économie est au service des humains. À partir du moment où c’est l’inverse… on est cuit. Et présentement, il y en a qui croit que l’humain est au service de l’économie. Au prix de sa propre vie. On peut difficilement imaginer pire comme fin pour l’humanité.

Mais, à partir de ce moment où on réalise que l’humain est au service de l’économie, on comprend pourquoi certains pensent que l’art qui doit vivre doit être celui qui rapporte. On comprend pourquoi les pauvres, les défavorisés sont vus comme étant responsables de leur sort.

On comprend. Mais, ça n’a pas de sens pour autant.

On voit de plus en plus de voix qui s’élèvent pour dire que l’humanité ne pourra plus faire comme avant, que le capitalisme froid et bête vient de frapper son mur. Désormais, plusieurs pourraient voir la vie d’un œil neuf, plus enclins à savourer les petits plaisirs de la vie, les rencontres, la liberté toute simple.

C’est possible.

Mais, je me méfie du train du capitalisme opportuniste, car s’il faut lui donner quelque chose, c’est certainement la résilience. Le capitalisme devait mourir, prédisait Marx. Force est de constater qu’il a surestimé sa tendance à marcher vers sa destruction et sous-estimé sa capacité à se renouveler, à survivre aux épreuves. C’est pourquoi je ne serais pas surpris qu’un large pan de l’économie poursuive exactement comme elle le faisait. Comme elle l’a fait après la crise financière de 2008, comme elle l’a toujours fait, avec plus ou moins de contraintes, selon les époques.

Ainsi, l’économie reprendra, les investisseurs investiront, les cartes de crédit se rempliront, les cossins s’achèteront. Parce que ça fait 200 ans qu’on nous prépare à ce que nous sommes aujourd’hui : on a misé sur les vertus de l’individualisme, du consumérisme, pour que profite le sommet du 1% et s’engraissent les paradis fiscaux. C’est largement réussi.

À un point tel qu’un représentant du Texas lance, sans rire, que les ainés devraient mourir pour sauver l’économie. Rendu-là, on éteint la lumière et on barre la porte.

Y a-t-il de l’espoir? Oui. Bien sûr. Autrement, qui aurait envie de continuer? Il y a une prise de conscience qui s’observe. On a vu beaucoup d’humains marcher pour le climat, notamment. Que d’espoir!

Il faut absolument, malgré l’histoire qui nous apprend que la cupidité est pour le moins tenace, changer, évoluer, ne plus faire comme avant. Le réflexe de l’achat local revient et devra perdurer. L’agriculture près de chez soi, le développement durable, tout ça doit être plus qu’un slogan sur un t-shirt.

Car, la planète, elle, n’attendra pas après nous.

La planète pourrait très bien en venir à cet instant où elle ne saurait même plus que nous avons existé. Ayant poussé la nature jusqu’à la limite, l’humain se serait conduit à sa propre extinction, par insouciance, par cupidité, par aveuglement volontaire, laissant la Terre comme elle était, juste avant que le premier humain vienne fouler son sol, encore pur jusque-là.

Dans le (vieux) film américain, On the Beach, c’est le résultat de la Troisième Guerre mondiale et de ses armes atomiques que l’on observe. Chacun attend la fin, inexorablement, frappé par les radiations mortelles, inévitables. Rien ne peut l’empêcher.

Une image qui permet d’imaginer l’entêtement humain conduisant l’espèce à sa fin, sur une planète qu’il aurait surexploitée.

Et à la fin, comme dans le film, une affiche, bousculée par le vent, où on y lit : « There is still time… brother » (Il est encore temps, mon frère), pour illustrer l’inconscience humaine et la naïveté sublime du moment.

Non. Il fallait se réveiller… avant.

Autrement, dans quelques milliers d’années, alors que la nature aura repris ses droits après notre disparition, elle pourrait ne même pas savoir que nous avons existé. L’évolution de l’humanité n’aura été qu’un épisode. Un pied de nez à notre solipsisme.

Mais, il est encore temps, mon frère.

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