Le chef de Québec 21 avait convoqué les journalistes mercredi matin pour présenter ses premiers candidats en vue de l’élection du 7 novembre. Sans surprise, il a annoncé que Stevens Melançon et Patrick Paquet, les deux seuls élus du parti hormis M. Gosselin, tenteront de se faire élire une nouvelle fois dans leur district respectif.
« Je suis très heureux d’avoir à mes côtés Stevens et Patrick pour la prochaine campagne. Ils ont fait leurs preuves comme conseillers et ont gagné la confiance de leurs citoyens, par leur implication et leur dévouement », a déclaré Jean-François Gosselin.
Le recrutement des autres candidats serait d’ailleurs bien amorcé. M. Gosselin a dit que plusieurs d’entre eux seront présentés au cours de l’été, et d’autres seulement à l’automne. Il ne s’est pas engagé a avoir une équipe paritaire, mais il a insisté sur l’importance de présenter une équipe diversifiée et compétente aux électeurs.
On a aussi appris que Jean-François Gosselin aura une colistière. Elle se présentera dans le district de Sainte-Thérèse-de-Lisieux, et elle lui cèdera sa place dans l’éventualité où elle serait élue alors que lui ne remporterait pas la mairie.
Chose promise chose due
L’annonce a eu lieu à Neufchâtel derrière le centre communautaire Charles-Auguste Savard. Le lutrin aux couleurs du parti se trouvait à proximité de jeux d’eau et sous des arbres en fleurs. Malheureusement, en bien des endroits du parc, le sol était recouvert de déchets de toute sorte. Ce lieu a été choisi pour signifier l’efficacité des élus de Québec 21 à tenir leur parole.
« À l’élection partielle de 2018, on disait que ça nous prenait un nouveau centre communautaire, les installations du centre Charles-Auguste Savard ayant largement fait leur temps, a rappelé le conseiller Patrick Paquet. Et bien nous avons réussi, même en étant dans l’opposition, à obtenir ce nouveau centre pour les gens de Neufchâtel-Lebourgneuf. »
Le tramway au centre de la campagne
M. Gosselin a manifesté clairement sa volonté de faire de la prochaine élection un vote sur le projet de tramway. Il a d’ailleurs annoncé que son parti présentera au début du mois de juin son projet de transport, qui s’appellera poétiquement « réseau de transport performant ». L’aspirant maire n’a pas voulu préciser en quoi consistera ce réseau. Il a toutefois fait le pari risqué de placer la barre des attentes le plus haut possible.
« Quand on va présenter ça début juin, amenez-vos chaises, a-t-il suggéré aux journalistes présents, et pour la plupart un peu sceptiques, à la mêlée de presse. Parce que vous n’allez pas pouvoir rester debout. Je vous garantis que vous allez adorer notre projet. Les citoyens de Québec aussi vont adorer notre projet. Même le ministre Bonnardel va adorer notre projet. »
Un ton accusateur
Dans le même élan, le chef de Québec 21 a souligné que son équipe et lui se réjouissent de l’annonce faite lundi par le gouvernement provincial à propos du 3e lien. Il a néanmoins déploré que certains groupes continuent de s’opposer à ce projet. Cela ne semblait pas prévu, mais M. Gosselin a même laissé glisser des accusations à l’endroit de l’administration actuelle et de ses rapports avec certains organismes.
« Il y a un problème éthique à la Ville, et j’ai demandé à mon chef de cabinet de s’adresser à une instance afin de faire la lumière là-dessus. »
Sommé de préciser sa pensée à de nombreuses reprises, M. Gosselin a finalement laissé tomber des noms.
« Quand j’ai vu les sorties hier d’Étienne Grandmont et d’Alexandre Turgeon, pour ne pas les nommer, j’ai été très surpris. Ils venaient tout juste d’être remerciés par le maire de Québec en conférence de presse aux côtés du premier ministre, et ils sortent pour critiquer le troisième lien. La mairie subventionne ces gens, et eux ils attaquent publiquement les projets dont le maire ne veut pas tout en appuyant les projets qui ont son appui. »
Un excellent journaliste a alors demandé si Régis Labeaume « sous-traitait » ses critiques du gouvernement du Québec. M. Gosselin est demeuré prudent et a répondu à la question en faisant plusieurs détours étourdissants. Derrière lui, toutefois, Stevens Melançon a poussé un oui franc, en hochant la tête emphatiquement.
M. Gosselin a finalement avoué qu’il ne pouvait pas dire ce matin à quel règlement l’administration Labeaume aurait contrevenu.
« Comme je l’ai dit, je vais m’adresser à une instance », a-t-il simplement répété.
Pour la suite…
La campagne électorale n’en est qu’à ses premiers balbutiements, et Québec 21 se sent en bonne position pour remporter la mairie. M. Gosselin sait que son parti est le seul qui est opposé au projet de tramway, et que cela pourrait lui permettre de faire d’importants gains le 7 novembre.
Mais bien sûr, rien n’est encore gagné pour M. Gosselin. S’il veut conserver l’avantage que lui confère la possibilité d’une division du vote « pro-tramway », il devra apprendre à tourner sa langue sept fois avant de parler, pour éviter au moins d’être surpris par ce qu’il dit lui-même. Il faudra voir, dans les prochaines semaines, l’impact qu’auront ses accusations d’un « problème éthique » à la Ville. Mais peut-être aurait-il été préférable d’avoir quelque chose de plus solide à présenter avant d’émettre de tels soupçons.
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